EDF passe le relais à Orano pour le projet de piscine nucléaire à la Hague
Orano et EDF ont présenté au mois d’octobre 2024, le projet de piscine nucléaire d’entreposage des combustibles usés sur le site de la Hague. Orano prend désormais les rênes du projet, qui était initialement porté par EDF, et devrait construire trois piscines qui remplaceront à terme les installations actuelles.
À l’occasion d’une réunion du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), le 15 octobre 2024, EDF et Orano ont pu présenter les raisons du changement de portage du projet d’entreposage sous eau des combustibles usés. Anciennement porté par EDF, le projet consistait en l’implantation d’une unique piscine sur le site de la Hague. Il est dorénavant repris sous maitrise d’ouvrage d’Orano, toujours sur le même site, mais comptera désormais 3 à 4 bassins dans le cadre du projet de construction d’une nouvelle usine de recyclage. Cette décision, conjointement prise entre les deux acteurs du nucléaire, est le résultat des orientations stratégiques exposées au Conseil de politique nucléaire (CPN) du 26 février 2024, s’agissant de la poursuite durable des activités de production électronucléaire de la France et dans la logique de confirmation de l’activité de recyclage du combustible usé, avec un objectif de fermeture complète du cycle d’ici la fin du siècle.
Éloigner le risque de saturation à court terme
Jean-Michel Quilichini, directeur de la Division Combustible Nucléaire d’EDF, et Madame Laurence Gazagnes, directrice Sûreté, Santé, Sécurité et Environnement d’Orano, étaient présents à cette 70ème réunion du HCTISN pour annoncer le passage de relais entre les deux acteurs pour la concrétisation du projet. Dans un contexte de report du risque de saturation des capacités d’entreposage des combustibles nucléaires, cette évolution permet d’optimiser la supervision de l’ouvrage par un seul et unique acteur. Par ailleurs, ce sont désormais trois bassins qui sont prévus dans ce nouveau plan avec une réserve prévue pour un éventuel quatrième bassin dans le futur. « Les nouvelles capacités d’entreposage de combustibles usés seront adossées à la construction de nouveaux ateliers et usines d’Orano et devraient être prêtes en 2040. » a-t-il aussi été détaillé dans la présentation. Ces nouvelles capacités d’entreposage sous eau des combustibles usés seront connectées aux futures usines de traitement d’Orano La Hague, en capacité de les valoriser. À terme, ces nouveaux bassins remplaceront les actuels.
Ces réflexions, alignées avec les orientations du PNGMDR (le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs), doivent encore être validées et sont à présent en instruction auprès de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Le projet est conjoint à la dynamique industrielle exposée un peu plus tôt dans l’année par l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire lors de sa visite à la Hague. Il avait en effet été annoncé une série d’investissements, notamment pour une nouvelle usine de fabrication de combustibles MOX sur le site de La Hague, ainsi que pour une nouvelle usine de traitement des combustibles usés, sur le même site, d’ici 2045/2050. ■