Diablo Canyon : soutien fédéral confirmé pour la centrale nucléaire californienne

Dans le cadre de la Loi sur les Infrastructures et du Civil Nuclear Credit, l’administration américaine a signé l’accord d’octroi de crédits pour maintenir la centrale nucléaire de Diablo Canyon sur le réseau. Les États-Unis considèrent le nucléaire comme une ressource vitale pour la transition énergétique.
L’administration américaine a signé l’accord d’octroi de crédit pour la centrale nucléaire de Diablo Canyon. Ces crédits sont plafonnés à 1,1 milliard de dollars sur la période 2023-2026. « Le montant du versement annuel étant ajusté en fonction d’un certain nombre de facteurs, notamment les coûts réels de l’exploitant pour prolonger l’exploitation de la centrale », a précisé le ministère de l’Énergie (DoE) [1]. Première source d’énergie bas carbone, le nucléaire « est indispensable pour atteindre l’objectif présidentiel d’une électricité 100 % bas carbone d’ici à 2035 et la neutralité carbone d’ici à 2050 », a fait savoir le DOE.
Corriger le marché de l’électricité
Le DOE recense 13 fermetures de réacteurs pour des raisons économiques depuis 2012 et constate que « ces fermetures ont causé une augmentation des émissions de CO2, une dégradation de la qualité de l’air et la perte de milliers d’emplois qualifiés ». Afin de pallier ce problème, le programme Civil Nuclear Credit (CNC) a été mis en place au sein de la Loi sur les infrastructures (Infrastructure Law) votée en novembre 2021. Pour qu’une installation soit certifiée comme éligible, l’exploitant doit prouver le caractère économique de la fermeture et que celle-ci entraînera une hausse de la pollution et des émissions de CO2.
L’exploitant PG&E avait convenu en 2016 que les deux unités de la centrale de Diablo Canyon fermeraient à la fin de leurs licences d’exploitation soit en 2024 pour l’unité 1 et en 2025 pour l’unité 2. Bénéficiant du soutien des pouvoirs publics, PG&E a demandé en novembre 2023 le renouvellement de la licence d’exploitation de la centrale nucléaire auprès de l’autorité de sûreté nucléaire américaine, la NRC. Pour rappel, aux États-Unis, les licences sont octroyées pour 40 ans puis renouvelées par tranche de 20 ans.
Une équipe de chercheurs du MIT et de Stanford calculent les impacts de la fermeture
Fin 2023, une équipe de chercheurs du MIT et de l’Université de Stanford publiait un rapport concluant qu’un report de la fermeture à 2035 permettait à l’état de réduire ses émissions de plus de 10 % par rapport à 2017 et d’économiser 2,6 milliards de dollars en coûts système. Ces économies pourraient atteindre 21 milliards de dollars si la fermeture était repoussée en 2045.
La centrale nucléaire de Diablo Canyon représente à elle seule 9 % de la production électrique de la Californie loin derrière le gaz qui a représenté 47 % de la production en 2022 [2].
Le redémarrage de centrales fermées à l’étude ?
Bloomberg rapporte que l’état fédéral envisage de débloquer un prêt d’1,5 milliard de dollars pour redémarrer la centrale nucléaire de Palisades fermée en mai 2022. La centrale, détenue par Holtec, pourrait ainsi être la première à faire l’objet d’un redémarrage après fermeture. ■
Crédit photo ©PG&E via NRC
[1] https://www.energy.gov/gdo/articles/biden-harris-administration-finalizes-award-11-billion-credits-pacific-gas-and
[2] L’hydraulique a représenté 9 % de la production électrique en 2022 et le solaire près de 20 %. La géothermie et l’éolien ont chacun représenté environ 6 % de la production d’électricité.