Le démantèlement, gisement d’activité économique ?

Chaque année, le CEA fait avancer ses projets de démantèlement et démontre qu’il est possible de « boucler » le cycle de fonctionnement d’une installation nucléaire, en réussissant cette ultime étape. Le démantèlement est une réalité, un savoir-faire techniquement maîtrisé et sûr.
Dans les vingt années à venir, 300 à 400 réacteurs devront être arrêtés dans le monde. Le nombre de chantiers engagés devrait donc croître avec des perspectives d’activité très prometteuses pour les entreprises spécialisées de ce secteur. Les experts prévoient un marché mondial de 220 milliards d’euros jusqu’en 2030.
En France, les exploitants chif-frent à 34,4 milliards d’euros le démantèlement des installations civiles (Rapport sur le coût de production de l’électricité nucléaire, Cour des comptes 2014). Le pays comptait, en 2013, 125 installations nucléaires de base (INB), dont une trentaine en cours de démantèlement. Actuellement, 9 réacteurs de différentes générations sont en cours de déconstruction par EDF. Pour les INB déjà ou prochainement mises à l’arrêt, des programmes de démantèlement courant sur plusieurs dizaines d’années sont en cours d’élaboration, principalement chez EDF, AREVA et au CEA.
Au CEA, chaque chantier est unique
La spécificité du CEA réside dans la grande variété d’installations qu’il exploite : réacteurs -expérimentaux, laboratoires de chimie, stations de traitement d’effluents et de déchets… Le démantèlement de chaque installation est un cas particulier. Il faut démonter les équipements et enlever la radioactivité présente sur les parois, dans des kilomètres de tuyauterie, dans des cuves, etc. Le tout est réalisé avec différents procédés chimiques, mécaniques, thermiques. Les opérations présentant un risque d’irradiation sont effectuées à distance au moyen d’engins robotisés, souvent développés par le CEA.