Les coûts de production du parc nucléaire français
Dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, la Société Française d’Energie Nucléaire détaille dans une note le coût de production du parc nucléaire actuel.
Un des volets importants de la PPE est la « préservation du pouvoir d’achat des consommateurs et de la compétitivité des prix de l’énergie, en particulier pour les entreprises exposées à la concurrence internationale ». Dans ce contexte, il est important de bien connaître le coût de production du parc nucléaire actuel, et c’est l’objet des travaux menés par la section technique Economie et Stratégie Energétique de la SFEN.
Par « coût de production » on entend ici le coût de l’électricité à la sortie de l’installation de production (centrale nucléaire, champ éolien, ferme solaire, etc.). Les coûts des activités de transport et de distribution de l’électricité, et, d’une manière générale, les coûts d’équilibrage du « système électrique » ne sont pas ici pris en compte. On notera cependant que ces derniers sont aussi très fortement influencés par le choix des modes de production, et que le nucléaire présente sur ce sujet de nombreux atouts : nombre limité de sites, haute disponibilité, caractère pilotable, grande flexibilité dans ses variations de puissance, etc.
Cette note fait ressortir cinq conclusions :
1. La méthodologie des coûts « cash » doit être retenue pour décider de poursuivre ou non l’exploitation de tranches du parc nucléaire actuel.
2. Les dernières données disponibles (par le biais de la Cour des Comptes et les publications officielles récentes d’EDF) permettent d’évaluer le coût cash de production du parc nucléaire existant à 32-33 €/MWh. Cette performance en fait le moyen de production le plus compétitif jusqu’à 2023 [1] et même au-delà, et bénéficie aujourd’hui largement aux ménages et à l’industrie nationale.
3. La production d’électricité nucléaire est aujourd’hui rentable en France : il n’y a pas de « mur d’investissement » à venir. Les coûts supplémentaires du programme « Grand carénage », de l’ordre de 1 Md€/an, sont intégrés dans les coûts cash de l’électricien calculés par la SFEN, et doivent être ramenés à la quantité produite (de l’ordre de 400 TWh annuels).
4. Les coûts « cash » du nucléaire sont peu sujets à la hausse, car ils sont peu sensibles aux évolutions des prix de l’uranium.
5. Les coûts de démantèlement et déchets sont couverts à plus de 100 % par des actifs dédiés. La Cour des Comptes a montré que le doublement de ces coûts aurait une influence très limitée et ne changerait pas les conclusions précédentes.
La Programmation pluriannuelle de l’énergie couvre deux périodes successives de cinq ans.