COP29 : Une conférence du climat sous tension
La 29e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP29) s’est ouverte à Bakou, en Azerbaïdjan, dans un contexte marqué par des tensions et des débats intenses sur le rôle des énergies fossiles. Sur le sujet du nucléaire, six pays ont rejoint la déclaration visant à tripler la capacité nucléaire mondiale portant le nombre de signataires à 31.
Cette 29e édition est principalement axée sur le financement de la transition énergétique « car des milliers de milliards de dollars sont nécessaires pour que les pays réduisent considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre et protègent les vies et les moyens de subsistance contre l’aggravation des effets des changements climatiques », rappellent les Nations unies. « Nous considérons qu’il s’agit d’un signe de respect de la part de la communauté internationale à l’égard de l’Azerbaïdjan et de ce que nous faisons, en particulier dans le domaine de l’énergie verte » affiche fièrement le pays hôte[1]. Cependant, la conférence s’est ouverte sur un tout autre ton.
Une drôle de COP : le climat passe au second plan ?
Il n’a pas fallu plus de deux minutes au président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, lors de l’ouverture de la conférence[2], pour s’épancher sur le conflit territorial avec l’Arménie. Trois minutes plus tard, le sujet des énergies renouvelables arrive enfin avant de passer à une critique acerbe de l’Occident puis de qualifier après 10 minutes de discours les ressources naturelles comme « un cadeau de Dieu ». Aliyev a insisté sur leur rôle stratégique pour le développement économique de l’Azerbaïdjan et de nombreux pays dépendants des hydrocarbures. « Toutes les ressources naturelles existent pour être exploitées », a-t-il déclaré lors de son intervention inaugurale. Certains observateurs dénoncent une tentative de détourner l’attention des efforts internationaux pour réduire la dépendance aux énergies fossiles, alors même que la COP29 se veut un forum pour promouvoir des solutions durables. Le Monde souligne que les négociateurs se trouvent aujourd’hui « face à un mur d’options »[3] et craignent pour « de ne pas pouvoir parvenir à un compromis d’ici 10 jours » dans ce climat tendu.
Six pays rejoignent la déclaration pour tripler la capacité nucléaire
Malgré ces tensions et une défense des énergies fossiles affichée par le pays hôte, des avancées sur le nucléaire ont été annoncées. Le 13 novembre dernier, six nouveaux pays ont ainsi rejoint la déclaration visant à tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici à 2050, portant le total des signataires à 31 : Bulgarie, Canada, Croatie, République tchèque, El Salvador (COP29), Finlande, France, Ghana, Hongrie, Jamaïque, Japon, Kazakhstan (COP29), Kenya (COP29), République de Corée, Kosovo (COP29), Moldavie, Mongolie, Maroc, Pays-Bas, Nigeria (COP29), Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Turquie (COP29), Ukraine, Émirats arabes unis, Royaume-Uni et les États-Unis d’Amérique. Les États-Unis ont par ailleurs profité de la COP29 pour détailler leur feuille de route avec notamment un jalon intermédiaire de 35 GW de nouveau nucléaire en opération ou en construction en 2035.
Aujourd’hui une soixantaine de réacteurs sont en construction dans le monde et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a mené des missions d’examens de l’infrastructure nucléaire dans 25 pays membres afin de les aider à développer leur programme nucléaire.■
[1] https://cop29.az/en/home
[2] https://www.youtube.com/watch?v=sVbpk632pJ8
[3] https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/14/cop29-les-negociateurs-au-pied-d-un-mur-d-options_6394158_3244.html