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Climat : 39 associations nucléaires s’engagent

Publié le 6 mai 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Cette semaine à Nice, l’initiative « Nuclear for Climate » a franchi une nouvelle étape : 39 associations, représentant 50 000 professionnels du nucléaire de 36 pays des 5 continents, ont signé un manifeste. Celui-ci marque l’engagement des scientifiques, des ingénieurs et des professionnels du secteur dans la lutte contre le changement climatique. Leur objectif : être entendus à la conférence de Paris, la COP 21. 

 

Une initiative qui rassemble les pays du Nord et les pays du Sud

Selon les observateurs, le succès de la COP 21 dépendra en grande partie de la capacité à accorder les exigences des pays du Nord avec les besoins des pays du Sud. Porté à la fois par des pays développés et en développement, « Nuclear for Climate » place le nucléaire comme un des moyens pour parvenir à un accord global.

Les associations qui ont signé le manifeste sont « convaincues que l’énergie nucléaire fait partie de la solution dans la lutte contre le changement climatique ».  

D’un côté, il y a les associations de pays, le plus souvent de l’hémisphère Nord, dans lesquels le nucléaire assure une part importante de la production d’électricité : la France, les Etats-Unis, la Suisse, la Belgique, la Suède, le Canada, le Japon, la Finlande, les Pays-Bas ou encore l’Espagne. Ce manifeste a aussi été signé par des associations de pays qui n’ont pas (ou plus, ou bientôt plus) de nucléaire : l’Allemagne, l’Italie et l’Australie.

De l’autre côté, des pays majoritairement issus de l’hémisphère Sud, en plein développement, qui ne veulent pas avoir à choisir entre la prospérité économique et la préservation de l’environnement. Chine, Brésil, Corée, Afrique du Sud, Hongrie, Argentine, Bulgarie, Croatie, République tchèque, Hongrie, Mongolie, Slovaquie, Roumanie, Thaïlande, Russie, Serbie, Kazakhstan, Turquie, Mexique, Malaisie, Lituanie… pour tous ces pays, le nucléaire permet de réduire la pollution atmosphérique tout en apportant des réponses aux besoins énergétiques grandissants de leur population. Rappelons qu’aujourd’hui encore, plus d’un milliard d’êtres humains sont privés d’un droit essentiel, celui d’accéder à l’électricité. 

 

 

Pour un panel d’options énergétiques

Pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 préconisées par le GIEC, les 39 signataires estiment que chaque pays doit pouvoir accéder à un portefeuille le plus large possible de technologies bas-carbone, incluant l’énergie nucléaire.

Les politiques énergétiques poursuivent plusieurs objectifs : développement économique et territorial, sécurité d’approvisionnement, efficacité énergétique, pouvoir d’achat, filière industrielle, etc. Chaque pays doit composer avec des contraintes très variées en termes de ressources naturelles, d’infrastructures, de compétences, d’opinion publique, de réseaux de transports et de distribution et de demande d’électricité. Pour la COP21, il appartiendra à chaque pays de soumettre sa proposition de contribution nationale à l’effort global de réduction des émissions de CO2.

Pour réussir, il est donc indispensable que les pays aient accès à un portefeuille le plus large possible d’options bas-carbone, leur offrant un maximum de souplesse pour répondre à leurs enjeux nationaux et contribuer à l’objectif climatique.

 

Pour faciliter le financement de projets nucléaires facilités

Dans un rapport publié cette semaine, l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) appelait à soutenir financièrement les efforts de R&D dans les énergies bas carbone. L’organisation intertionale prévient que dans l’état actuel, « l’investissement dans la recherche et le développement ne permettra pas d’atteindre les objectifs climatiques à long terme ».

Par le passé, les négociations climatiques ont négligé l’ « option » nucléaire et ses atouts. Tabou ou simple oubli, le nucléaire n’était jamais réellement évoqué à ces occasions. C’est la raison pour laquelle, les signataires du manifeste « Nuclear for Climate » souhaitent que la CNUCC (Conférence des Nations Unies Contre le Changement Climatique) reconnaisse l’énergie nucléaire comme une énergie bas-carbone et la fasse entrer dans les mécanismes de financement auxquels toutes les autres énergies bas-carbone sont éligibles.

 

 
Climat : pourra-t-on y arriver sans nucléaire ?
Seuls 8 scénarios, parmi les 1 200 répertoriés et analysés par le GIEC, présentent la limitation du réchauffement à 2°C sans nucléaire. Fin 2013, quatre grands climatologues dont James Hansen, déclaraient dans le Washington Post : « il n’y a pas de chemin crédible à la stabilisation du climat qui n’inclut pas un rôle important pour l’énergie nucléaire », « on ne peut se permettre de tourner le dos à aucune technologie ». Dans son scenario 2DS, considéré comme sa vision la plus efficace pour tenir l’objectif de 2°C, l’AIE projette que la capacité brute nucléaire pourrait plus que doubler d’ici 2050, passant d’envion 400 GWe, son niveau actuel, à 930 GW. Ce qui correspond à une augmentation de la part du nucléaire dans le mix électrique mondial de 11 à 17 %.
 

 

Publié par Boris Le Ngoc (SFEN)

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