Belgique : une relance historique du nucléaire

Après des années de débats et d’incertitudes, la Belgique change de cap sur le nucléaire. Le gouvernement a annoncé un plan ambitieux visant à prolonger les réacteurs existants et à en construire de nouveaux, dans le but de garantir un approvisionnement stable et bas-carbone. Cette relance marque une rupture avec la politique de sortie progressive de l’atome adoptée jusqu’ici.
Le 1er février, l’accord de gouvernement conclu entre les différents partis qui participeront au nouvel exécutif belge a fait état d’une inflexion majeure en faveur du nucléaire, en annonçant un tournant décisif dans la politique énergétique du pays. Alors que la Belgique avait jusqu’ici suivi une trajectoire de sortie progressive de l’atome, le nouvel accord prévoit non seulement la prolongation des réacteurs existants, mais également la construction de nouvelles capacités nucléaires.
L’objectif affiché est de garantir une production électrique bas carbone stable et sécuriser l’approvisionnement du pays face à une demande croissante d’électricité. Le gouvernement envisage ainsi de prolonger quatre gigawatts de nucléaire existants, en particulier les réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 d’au moins dix ans. Ces réacteurs feront l’objet d’une réévaluation de sûreté périodique afin de garantir le respect des normes internationales. En plus de cela, le ministre de l’Énergie Mathieu Bihet envisage la construction de quatre gigawatts de nouveau nucléaire.
Congrès de participation pour le Gouvernement #Arizona pour plus de réformes, pour de pouvoir d’achat et (évidemment 🤓) plus d’énergie nucléaire dans notre mix énergétique
💪🏻💪🏻💪🏻💪🏻 pic.twitter.com/vp8X9213tm— Mathieu Bihet (@BIHETMathieu) February 2, 2025
« Il n’y a pas de temps à perdre sur la question de l’énergie. Il faut, sans plus attendre et en priorité, adapter, voire abroger la loi sur la sortie du nucléaire, afin qu’il n’y ait plus d’obstacle juridique à la prolongation des réacteurs existants et à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires », a expliqué le ministre lors d’une conférence sur de la coallition belge Arizona.
Une nouvelle dynamique législative et technologique
La loi de 2003 prévoyant la sortie progressive du nucléaire sera donc officiellement abrogée, ouvrant la voie à un cadre législatif plus favorable au développement de nouvelles infrastructures nucléaires. Le gouvernement entend ainsi encourager l’innovation, notamment avec le soutien aux réacteurs modulaires de petite taille (SMR), qui pourraient à terme jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique.
Enfin, une coopération renforcée avec les acteurs européens et internationaux est mise en avant. La Belgique souhaite devenir un membre actif de l’Alliance Nucléaire Européenne et plaide pour une mise à jour du traité Euratom afin d’accélérer le déploiement des technologies de nouvelle génération. ■