« On a encore l’assurance de travailler jusqu’à la fin de l’année, mais après ? » (Fessenheim) - Sfen

« On a encore l’assurance de travailler jusqu’à la fin de l’année, mais après ? » (Fessenheim)

Publié le 10 avril 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Situées dans des territoires ruraux, les centrales nucléaires en sont généralement les principaux employeurs. Comme toute activité industrielle, une centrale nucléaire favorise le développement économique d’un territoire faisant émerger un tissu de PME (emplois « indirects ») et générant une activité dans d’autres secteurs (emplois « induits ») : restauration, hébergement, commerces, santé, administration, loisirs, etc. Selon l’INSEE, la centrale de Fessenheim fait ainsi vivre plus de 5 000 personnes entre Mulhouse et Colmar. Portraits de ces hommes et de ces femmes.

Pour Gladys Fontaine, employée de l’entreprise de nettoyage Samsic, l’annonce de la fermeture de la centrale a été un choc. « Je ne pensais pas que c’était possible. Pour moi c’était surtout des annonces politiques. » Le contexte, que rappelle Gladys, aurait pu lui donner raison : « beaucoup de travaux de modernisation ont été réalisés et l’ASN est venue et a approuvé la poursuite de la production. La centrale pourrait produire encore plusieurs années. » Originaire de la Réunion, Gladys Fontaine travaille pour la centrale de Fessenheim depuis 2011, année où elle est arrivée d’Istres, dans le sud de la France.

Désormais, beaucoup de questions sont en suspens : « Recommencer une nouvelle vie, d’accord, mais où ? ». Cette femme de 36 ans, mère célibataire d’une fille de 18 ans, vit désormais l’avenir avec angoisse : « J’ai beaucoup d’appréhension, de craintes. Ma fille continue ses études et je ne voudrais pas la déstabiliser pendant cette période importante pour elle. J’aimerais pouvoir lui garder un équilibre. »

Une rupture dans sa vie que cette titulaire d’un brevet des collèges envisage d’autant plus difficilement qu’elle est aujourd’hui épanouie. « Mon travail est polyvalent, je peux travailler en salle des machines, nettoyer tous les locaux, toutes les surfaces, aller en zone nucléaire, faire des décontaminations. Cette diversité et cette polyvalence dans mes missions me plaisent vraiment beaucoup. C’est intéressant, particulier, j’ai appris énormément ici et je me suis beaucoup intéressée. Je suis fière de travailler dans une centrale. » Pour Gladys, comme pour la vingtaine d’employées de Samsic qui travaille pour la centrale, l’avenir est désormais à réécrire : « On a encore l’assurance de travailler jusqu’à la fin de l’année, mais après ? »

Fessenheim : regard sur les emplois indirects et induits


Par la rédaction