Europe : un nouveau consortium pour développer un SMR refroidi au plomb
Le 16 juin 2025, un nouveau consortium européen, composé de quatre organisations, a annoncé le lancement du développement d’un nouveau petit réacteur modulaire refroidi au plomb, l’EAGLES-300. Un premier démonstrateur est attendu d’ici 2035.
L’Europe accélère de nouveau sur le nucléaire. Un nouveau consortium a été lancé pour développer, et commercialiser à terme, l’EAGLES-300 un petit réacteur modulaire avancé. Quatre organisations européennes participent au projet : le centre de recherche nucléaire belge SCK-CEN, l’agence nationale italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement économique durable (ENEA), la société italienne Ansaldo Nucleare et l’organisation publique roumaine de coordination de la R&D nucléaire (RATEN). L’accord a été signé lors du Conseil européen de l’énergie qui s’est tenu le 16 juin 2025.
D’EU-SMR-LFR à EAGLES-300
L’EAGLES-300, nommé auparavant « EU-SMR-LFR », avait été sélectionné il y a un peu moins d’un an, en octobre 2024, par l’Alliance industrielle européenne sur les petits réacteurs modulaires, visant à faciliter et accélérer le développement de ces technologies. Le projet était alors déjà porté par les deux entités italiennes et l’organisation roumaine, expertes en matière de technologie et d’ingénierie du refroidissement au plomb. Avec ce nouvel accord, la Belgique entre en jeu et le réacteur change de nom.
L’EAGLES-300 est un petit réacteur modulaire de 4ème génération refroidi au plomb, qui atteindra une puissance d’environ 350 MWe. Au-delà de la production d’électrons, ses concepteurs indiquent qu’il pourra répondre aux besoins de chaleur industrielle et de production d’hydrogène. Il reprend en outre les caractéristiques principales des petits réacteurs nucléaires, à savoir une conception modulaire, pour un investissement de construction réduit, une construction plus rapide et un déploiement flexible, mais également une possible utilisation du combustible MOX. « Le réacteur fonctionne avec du combustible MOX, y compris avec des matières recyclées, ce qui permettra de réduire le volume des déchets radioactifs et d’améliorer la durabilité. », a communiqué le nouveau consortium.
Une première échéance à 2035
Son développement s’effectuera en deux temps. Une première installation en Belgique, nommée LEANDREA, permettra d’effectuer les tests de combustible et de matériaux, puis de livrer un premier démonstrateur d’ici 2035. La seconde, baptisée ALFRED (Advanced Lead Fast Reactor European Demonstrator), sera elle implantée en Roumanie et devra permettre le développement commercial du réacteur. Le consortium vise une commercialisation mondiale de leur petit réacteur pour 2039. ■