RIANA : le robot du démantèlement - Sfen

RIANA : le robot du démantèlement

Publié le 18 août 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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RIANA n’est pas seulement le nom d’une artiste américaine, c’est aussi celui du premier exemplaire d’un robot de nouvelle génération livré fin juin par AREVA au CEA : le Robot for Investigations and Assessments of Nuclear Areas. Rencontre avec l’équipe projet AREVA Démantèlement et Services à Marcoule.

Modulaire

Imaginé et conçu par AREVA, RIANA peut intervenir sur tous les sites nucléaires, à l’extérieur comme à l’intérieur. Véritable 4X4, il a pour principale caractéristique d’être « modulaire » et donc de répondre seul à une diversité de missions, là où plusieurs robots seraient nécessaires : cartographies 2D ou 3D, prélèvement d’échantillons solides et liquides, mesures physiques, mesure de la radioactivité…

Selon Thierry Varet, directeur technique, « jusqu’ici les robots étaient artisanaux. Ils étaient développés pour une mission bien précise. Si l’on voulait les utiliser pour une autre mission, il fallait modifier le robot ou l’interface ».

Pour lever cette contrainte, RIANA a donc été pensé comme « une plateforme motorisée sur laquelle on peut ajouter facilement des modules en fonction des situations d’intervention. Cette capacité d’adaptation devrait limiter le temps d’intervention en zone, de cartographier le site avec une plus grande précision et donc in fine d’optimiser les opérations de démantèlement » précise Daniel Kanaan, responsable du projet chez AREVA.

La modularité apporte de la souplesse et permet « d’envoyer le juste nécessaire pour la mission », tout en donnant la possibilité à l’opérateur de s’adapter aux éventuels changements.

Les équipes de Thierry Varet développent déjà plusieurs modules qui permettront d’élargir le périmètre d’intervention de RIANA et répondre au mieux aux attentes du terrain : relais radio pour augmenter la portée du wifi, poste d’atterrissage de drones… 

 

Wifi

Autre atout du robot RIANA, son wifi. Exit les robots filaires raccordés à de longs câbles et les risques de perte ou de panne, RIANA peut naviguer tout seul. « Si on perd la connexion sans fil, le robot revient automatiquement à sa position de démarrage » (D. Kanaan).

Le robot est également conçu pour être facilement décontaminable. Et l’absence de câbles, qui peuvent traîner sur le sol et donc rapporter de la contamination, est évidemment un plus. 

 

Malléable

RIANA introduit une base simple avec des outils qui rendent l’opérateur autonome. Pour Daniel Kanaan, « toute l’instrumentation peut se changer rapidement et simplement ».

Côté pilotage, même chose : « il est facile à prendre en main. C’est très intuitif. On peut piloter avec un joystick [sorte de manette PlayStation] déporté, sans fil, en vue directe » souligne Lionel Pantel, technicien à Marcoule.  

 

Démantèlement, zones accidentées  

« RIANA peut intervenir sur des opérations de démantèlement et aussi en post-accidentel » ajoute Thierry Varet.  Les équipes d’intervention d’AREVA, du CEA et des industriels étrangers, notamment chinois, seraient intéressées. Cette solution leur permettrait de ne pas envoyer d’homme pour réaliser des prélèvements dans l’environnement.

Les caractéristiques de RIANA pourraient aussi être mobilisées pour des chantiers hors de l’industrie nucléaire, comme en cas de risques chimiques ou bactériologiques. « Il faudrait simplement adapter les modules » estime Thierry Varet.   

 

Dimension et caractéristiques techniques

  • dimensions : L 775 mm x l 540 mm x H 560 mm
  • masse totale : 65 kg
  • capacité de charge : 65 kg
  • vitesse maximale : 3 m/s
  • autonomie : > 2 heures
  • température d’utilisation : 5°C à 50°C

     

Publié par Boris Le Ngoc (SFEN)

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