Un accord historique pour l'atome ukrainien - Sfen

Un accord historique pour l’atome ukrainien

Publié le 29 novembre 2021 - Mis à jour le 7 décembre 2021

Alors que l’Ukraine s’engage à diminuer sa part d’émissions de gaz à effet de serre, un accord historique accompagne ce mouvement par le développement du nucléaire, favorisant ainsi l’objectif de diversification du mix énergétique du pays.

Le 3 août 2021, l’Ukraine a pris l’engagement de diminuer de 65 %1 sa part d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, contre seulement 40 % dans le précèdent engagement. Dans ce cadre, l’énergie nucléaire devient une composante prépondérante du futur mix énergétique, puisque le gouvernement ukrainien propose de satisfaire, à terme, au moins la moitié de la future demande d’électricité grâce à l’énergie nucléaire2.

Composé de quinze réacteurs de type VVER3 répartis sur quatre sites (Khmelnytskyï, Rovno, Konstantinovka et Zaporijia), le parc nucléaire ukrainien représente environ 51 % de la production électrique du pays en 2020. Les combustibles fossiles représentent 37 % de la production tandis que la part des énergies renouvelables reste marginale.

Des accords historiques visant à augmenter la part du nucléaire

C’est dans un contexte énergétique et géopolitique complexe, qu’un accord a été signé le 29 août 2021 entre la société nationale ukrainienne de production nucléaire Energoatom, et le groupe américain Westinghouse. Le contrat vise à installer des réacteurs AP1000 sur plusieurs sites. Le protocole prévoit la participation de l’entreprise américaine pour la construction de cinq tranches, d’un coût du projet estimé à environ 30 milliards de dollars US. Westinghouse fournissait déjà une partie de l’approvisionnement en combustible des réacteurs VVER du pays. À ce sujet, Tarik Choho, président de Westinghouse Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) a précisé qu’au total, ce serait neuf rechargements en combustible qui auront lieu en 2021, et sept en 2022.

À quelques jours d’intervalle, Energoatom et l’entreprise américaine NuScale Power ont signé un protocole d’entente, en présence du ministre de l’Énergie ukrainien Herman Halushchenko, visant à étudier la possibilité d’installer des SMR en Ukraine dans l’optique de remplacer des capacités fossiles.

Une volonté d’indépendance énergétique

« Energoatom a sélectionné la technologie AP1000 de Westinghouse pour développer, sur le long terme, de nouvelles centrales nucléaires », a déclaré Westinghouse, via un communiqué. Alors que deux unités VVER sont en construction depuis la fin des années 19804, les parties prenantes affichent leur préférence : « Le protocole prévoit la participation de Westinghouse pour achever la construction de la tranche 4 de la centrale de Khmelnytskyï », a précisé Energoatom.


  1. En partant des niveaux de 1990.
  2. Agence internationale de l’energie, 2021.
  3. Le VVER est un réacteur a eau préssurisée (REP) de technologie russe.
  4. Ces unités sont en grande partie au point mort depuis des années, en raison de problèmes politiques et de financement.

Par Thomas Jaquemet, Sfen I Photo © Serhii Hrynkevych /Shutterstock