Un accord historique pour l’atome ukrainien

Alors que l’Ukraine s’engage à diminuer sa part d’émissions de gaz à effet de serre, un accord historique accompagne ce mouvement par le développement du nucléaire, favorisant ainsi l’objectif de diversification du mix énergétique du pays.
Le 3 août 2021, l’Ukraine a pris l’engagement de diminuer de 65 %1 sa part d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, contre seulement 40 % dans le précèdent engagement. Dans ce cadre, l’énergie nucléaire devient une composante prépondérante du futur mix énergétique, puisque le gouvernement ukrainien propose de satisfaire, à terme, au moins la moitié de la future demande d’électricité grâce à l’énergie nucléaire2.
Composé de quinze réacteurs de type VVER3 répartis sur quatre sites (Khmelnytskyï, Rovno, Konstantinovka et Zaporijia), le parc nucléaire ukrainien représente environ 51 % de la production électrique du pays en 2020. Les combustibles fossiles représentent 37 % de la production tandis que la part des énergies renouvelables reste marginale.
Des accords historiques visant à augmenter la part du nucléaire
C’est dans un contexte énergétique et géopolitique complexe, qu’un accord a été signé le 29 août 2021 entre la société nationale ukrainienne de production nucléaire Energoatom, et le groupe américain Westinghouse. Le contrat vise à installer des réacteurs AP1000 sur plusieurs sites. Le protocole prévoit la participation de l’entreprise américaine pour la construction de cinq tranches, d’un coût du projet estimé à environ 30 milliards de dollars US. Westinghouse fournissait déjà une partie de l’approvisionnement en combustible des réacteurs VVER du pays. À ce sujet, Tarik Choho, président de Westinghouse Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) a précisé qu’au total, ce serait neuf rechargements en combustible qui auront lieu en 2021, et sept en 2022.
À quelques jours d’intervalle, Energoatom et l’entreprise américaine NuScale Power ont signé un protocole d’entente, en présence du ministre de l’Énergie ukrainien Herman Halushchenko, visant à étudier la possibilité d’installer des SMR en Ukraine dans l’optique de remplacer des capacités fossiles.
Une volonté d’indépendance énergétique
« Energoatom a sélectionné la technologie AP1000 de Westinghouse pour développer, sur le long terme, de nouvelles centrales nucléaires », a déclaré Westinghouse, via un communiqué. Alors que deux unités VVER sont en construction depuis la fin des années 19804, les parties prenantes affichent leur préférence : « Le protocole prévoit la participation de Westinghouse pour achever la construction de la tranche 4 de la centrale de Khmelnytskyï », a précisé Energoatom.
- En partant des niveaux de 1990.
- Agence internationale de l’energie, 2021.
- Le VVER est un réacteur a eau préssurisée (REP) de technologie russe.
- Ces unités sont en grande partie au point mort depuis des années, en raison de problèmes politiques et de financement.