Théo Boutin, de la haute soudure - Sfen

Théo Boutin, de la haute soudure

Publié le 21 octobre 2024 - Mis à jour le 29 octobre 2024

Théo Boutin est ingénieur-chercheur en mesures physiques, simulation soudage et procédés au sein du département R&D d’EDF Chatou. Lauréat du Prix Sfen Jean Bourgeois 2024, il revient sur son parcours.

Né en 1996 à Décines-Charpieu, près de Lyon, Théo Boutin, féru depuis tout petit de bricolage qu’il pratique avec son grand-père, manifeste une curiosité insatiable pour les disciplines techniques. « À 18 ans j’étais captivé par la mécanique et le soudage et à 20 ans, j’ai voulu donner du sens à mes passions ».
En 2016, il obtient donc un DUT en Génie Mécanique et Productique suivi, en 2019, d’un diplôme d’ingénieur en  « Mécanique des structures industrielles » à Polytech Montpellier.

Virage vers le doctorat

« Je découvre les défis du soudage en environnement de robinetterie industrielle chez Velan », raconte le jeune Décinois qui y officie comme apprenti ingénieur-soudeur. Théo choisit l’alternance pour cibler les compétences recherchées par l’entreprise face aux exigences du secteur. Avec les logiciels de calculs tels que le code Aster, Théo Boutin ajoute à sa connaissance des procédés de fabrication et du soudage une compréhension fine des mécanismes physiques.

En 2019, le jeune ingénieur passe un nouveau cap. Même si préparer une certification internationale (IWE) l’attirait initialement, c’est le parcours doctoral qui s’accorde le mieux à ses ambitions : « La thèse d’EDF offrait des perspectives de développement inédites pour maitriser des opérations de soudage », reconnait-il.

« Souder bon du premier coup »

Les travaux de Théo Boutin portent sur le couplage entre le soudage mécanisé, l’intelligence artificielle et l’instrumentation de la réalisation. « Avec ce doctorat, détaille-t-il, j’ai pu explorer l’IA appliquée à l’analyse des défauts de soudage ». En 2023, il obtient sa thèse, fruit d’un travail acharné de trois années qu’il a effectué dans le Laboratoire de Mécanique et Génie Civil de Montpellier et au centre R&D  d’EDF de Chatou.

« Ma thèse repose sur le développement d’une chaîne de contrôle en cours de fabrication capable de garantir la qualité de l’opération de soudage en localisant et/ou anticipant un défaut ou une dérive et ainsi proposer des actions rectificatives au plus tôt ».

Le 4 juillet 2024, il reçoit le prix Sfen Jean Bourgeois récompensant la meilleure thèse.

À 27 ans, Théo Boutin est embauché à la R&D d’EDF dans le département Prisme1 tout en étant également très engagé dans le projet lauréat Weldia de France Relance qu’il pilote pour EDF aux côtés de l’Institut de soudure et de divers partenaires industriels. Il fait relâche de temps en temps, pour pratiquer le badminton ou le bivouac en montagne pour préparer un futur tour du Mont Blanc. Un parcours professionnel et personnel où la quête de défis ne connaît guère de limites.


À propos des Prix Sfen

Edition 2024

Depuis 1983, les Prix Sfen récompensent chaque année des travaux, des études, des mémoires ou d’autres contributions traitant de l’énergie nucléaire, de ses applications industrielles et de la sûreté.

. Grand prix Sfen : récompense une contribution scientifique, individuelle ou collective destinée au développement de l’énergie nucléaire.
. Prix Jacques Gaussens : destiné un jeune chercheur de moins de 35 ans.
. Prix Jean Bourgeois :récompense un chercheur pour sa thèse (déjà soutenue).
. Prix Innovation technologique : distingue une équipe porteuse d’un projet innovant déjà réalisé.
. Prix Enseignement et Formation :récompense un ouvrage scientifique ou technique.
. Prix Bertrand Barré : valorise un projet de communication destiné au grand public.


1. Performance, Risque Industriel, Surveillance pour la Maintenance et l’Exploitation

Par Sylvie Delaplace, Sfen

Photo © Andrew McLeish I Théo Boutin

Revue Générale Nucléaire #3 | Automne 2024