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Une solution efficace contre le changement climatique

Publié le 6 septembre 2019 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Pour lutter contre le changement climatique, le monde aura besoin de toutes les énergies bas carbone mobilisables à grande échelle, dont le nucléaire. Grâce au nucléaire, la France a déjà une électricité décarbonée : elle doit concentrer ses efforts sur la réduction de sa consommation d’énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). L’exemple français montre enfin que la flexibilité de l’énergie nucléaire rend possible le développement des énergies renouvelables variables.

Pour lutter contre le changement climatique, le monde aura besoin de toutes les énergies bas carbone mobilisables à grande échelle, dont le nucléaire

L’énergie nucléaire est reconnue par la communauté scientifique pour ses faibles émissions de gaz à effet de serre. La réaction de fission en elle-même n’en émet pas. Les émissions sur l’ensemble du cycle de vie (construction de l’installation, fabrication du combustible, démantèlement, déchets), sont évaluées par le GIEC au même niveau que l’éolien.

L’efficacité de l’énergie nucléaire à réduire les émissions de CO2 est démontrée : elle a permis d’éviter l’équivalent de 5 ans d’émissions du secteur électrique dans le monde depuis 1970[1]. A l’exception de la Norvège, qui dispose d’un potentiel hydraulique unique, les pays européens qui ont réussi à décarboner leur secteur électrique (Suède, Suisse, France) combinent nucléaire et renouvelables (hydroélectricité principalement).

Au Japon et dans plusieurs Etats américains, la mise à l’arrêt prématurée de centrales nucléaires, qui étaient essentielles à l’équilibre du réseau électrique, s’est soldée par un accroissement de production des centrales à gaz, et une augmentation des émissions. En Allemagne, la sortie du nucléaire va retarder la sortie du charbon jusqu’en 2038.

Toutes les institutions internationales (GIEC, OCDE, UE), incluent dans leurs scénarios de décarbonation une part de nucléaire, à l’horizon 2050, aux côtés des énergies renouvelables. Ainsi le GIEC, dans son dernier rapport 1,5°C, présente quatre trajectoires, avec entre 2010 et 2050, une croissance de la production nucléaire mondiale de 100 % à 500 %. 

Grâce au nucléaire, la France a déjà une électricité décarbonée : elle doit concentrer ses efforts dans la réduction de sa consommation d’énergies fossiles

En France, le système électrique est à plus de 93 % bas carbone [2] grâce à une combinaison alliant énergie nucléaire (près de 72 %) et renouvelables (21 %). La France a déjà atteint, pour son secteur électrique, les objectifs que se fixent les autres pays pour 2050. Elle est le pays le moins émetteur de CO2 par habitant des pays industrialisés du G7. 

Depuis 2015, les émissions de CO2 en France continuent d’augmenter. 70 % de la consommation d’énergie provient toujours des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Remplacer du nucléaire bas carbone par des renouvelables bas carbone ne réduit pas les émissions. Il faut concentrer les efforts sur la réduction de la consommation d’énergies fossiles (pétrole, gaz), principalement dans le transport et l‘habitat-tertiaire.

L’électricité bas carbone offre des solutions prometteuses pour décarboner de nombreux usages (mobilité, froid, chaleur, etc.). Ces solutions sont à la fois simples à utiliser au quotidien et apportent souvent des bénéfices de confort supplémentaire, susceptibles de favoriser leur adoption. 

L’exemple français montre que la flexibilité de l’énergie nucléaire rend possible le développement des énergies renouvelables variables

En France, la production du parc nucléaire est flexible et s’adapte déjà aux variations de la demande. La majorité des réacteurs nucléaires peut moduler sa puissance jusqu’à 80 % en moins de 30 minutes, ce qui rend possible le développement des énergies renouvelables intermittentes.

Avec de faibles coûts variables, le nucléaire français s’insère dans le système électrique européen et évite en bonne part le recours à des centrales à gaz ou à charbon dans les pays qui développent des parcs d’énergies renouvelables.

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Lever le doute sur… 

Que faut-il penser des scénarios 100 % énergies renouvelables ? 

Les scénarios 100 % énergies renouvelables font l’objet de nombreuses critiques.

L’analyse [3] de 24 scénarios 100 % renouvelables publiés dans le monde a montré des limites générales d’abord en termes d’adéquation avec les prévisions des besoins et des comportements de la population mondiale, et aussi sur les questions de sécurité d’approvisionnement et d’équilibre du système électrique.

En France aussi, les scénarios 100 % renouvelables électriques montrent leurs limites en termes d’impact économique et de faisabilité sociale. Ainsi le scénario négaWatt [4] repose sur une très forte croissance de l’éolien (multiplication par 25 de la production éolienne terrestre en 2050 par rapport à 2010), et impose une réduction drastique de la consommation d’énergie (moins 65 % en 2050 par rapport à 2010). 


Agence internationale de l’énergie (AIE)

RTE (2018)

B. Heard, B.W. Brook « Renewable & Sustainable Energy Reviews» (2017)

Etude négaWatt (2017)

Par la rédaction

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