En Roumanie, la centrale de Cernavoda fait peau neuve - Sfen

En Roumanie, la centrale de Cernavoda fait peau neuve

Publié le 18 janvier 2021 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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La Roumanie prépare la modernisation et l’extension de sa centrale nucléaire afin de garantir sa sécurité d’approvisionnement et remplir ses objectifs climatiques. Pour l’aider à relever ce défi, différents partenaires occidentaux, dont la France, se tiennent à ses côtés.

C’est une petite particularité dans le paysage nucléaire européen. Cernavoda, la centrale nucléaire de Roumanie, est la seule centrale du continent équipée de deux réacteurs CANDU-6, une technologie canadienne fonctionnant à l’eau lourde avec de l’uranium naturel (non enrichi) comme combustible. D’une puissance unitaire de 700 MW, la première tranche a été raccordée au réseau électrique en 1996 et la seconde en 2007.

En 2016, la production d’électricité du pays était de 65,1 TWh avec un mix électrique composé à 40 % d’énergies fossiles, 17 % de nucléaire et 42 % d’énergies renouvelables (29 % d’hydraulique, 10 % d’éolien et 2,6 % d’énergie solaire) [1].

Mais ce pays de 19 millions d’habitants, signataire de l’Accord de Paris, voit sa consommation d’électricité progresser. Si le pays dispose d’un important potentiel de développement des énergies renouvelables, notamment solaire, Nuclearelectrica, l’entreprise publique chargée de l’exploitation de la centrale nucléaire, a annoncé le prolongement de l’exploitation du réacteur n°1 et la construction de deux nouvelles unités sur le site de Cernavoda d’ici 2030.

L’Accord de coopération franco-roumain

De nombreux aspects du projet d’extension restent cependant à préciser. De fait, alors qu’en 2014 la China General Nuclear (CGN) était l’unique partenaire du projet Cernavoda 3&4, les tensions internationales ont rebattu les cartes. La Roumanie a ainsi annoncé l’abandon du partenariat avec CGN en juillet, le gouvernement souhaitant privilégier un partenariat « au sein de l’Union européenne ou de l’Otan ». Si un premier accord a été signé avec les États-Unis début octobre, Virgil Popescu, le ministre roumain de l’Économie, de l’énergie et du développement économique se veut ouvert : « nous souhaitons également avoir nos partenaires français et canadien à nos côtés » [2].

Fin octobre, le Premier ministre roumain, Ludovic Orban, rencontrait à Paris son homologue français, Jean Castex, pour évoquer plusieurs partenariats entre les deux pays. Parmi les annonces, une déclaration d’intention pour la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire entre la France et la Roumanie. Bien que la technologie canadienne des CANDU soit absente de notre parc nucléaire, certaines entreprises présentes au Canada, comme Framatome, disposent de compétences qui pourraient être mises à profit dans le projet roumain.

L’extension de la centrale permettra d’amener la part du nucléaire dans le mix électrique à 30 %, et ainsi de faire un pas supplémentaire dans la lutte contre le réchauffement climatique.


Ambassade de France en Roumanie, juin 2018.

« Roumanie : les États-Unis remplacent la Chine sur un projet nucléaire », Le Figaro, 9 octobre 2020.


Maruan Basic (Sfen) – Crédit photo ©Shutterstock

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