Les États-Unis ouvrent trois nouvelles mines d’uranium
L’opérateur américain Energy Fuels vient de débuter l’exploitation de trois nouvelles mines d’uranium aux États-Unis et envisage déjà la mise en service de deux supplémentaires. L’industriel mise sur la hausse des cours mondiaux de l’uranium, du soutien du gouvernement américain pour le nucléaire et l’accord de la COP28 qui affirme le rôle de cette énergie dans la lutte pour le climat.
Toujours en quête de retrouver une vraie indépendance énergétique en misant entre autres sur le nucléaire, les États-Unis continuent de renforcer leurs capacités domestiques sur l’ensemble du cycle du combustible. Après avoir annoncé récemment la mise en service de moyens de production d’uranium moyennement enrichi (Haleu), c’est maintenant du côté de la production d’uranium que le pays développe ses capacités.
L’opérateur Energy Fuels a annoncé avoir commencé la production de trois mines d’uranium autorisées par le gouvernement. Ces trois installations – Pinyon Plain, La Sal et Pandora – se situent en Arizona et en Utah. Dans l’année à venir, deux autres mines devraient être mise en service dans le Colorado et le Wyoming.
La production des mines sera à pleine puissance d’ici le milieu ou la fin de l’année 2024. L’ambition est d’atteindre, une production de 500 à 600 tonnes d’uranium naturel par an. Celui-ci ne sera pas immédiatement enrichi. Il sera d’abord stocké à l’usine de White Mesa, dans l’Utah, pour être traité en 2025 « sous réserve des conditions du marché, des exigences contractuelles et/ou du calendrier de l’usine ».
Cours de l’uranium et COP28
Dans un communiqué, l’industriel explique que ses décisions d’augmenter ses capacités minières ont été « motivées par plusieurs facteurs favorables liés au marché et à la politique, notamment le renforcement des prix de l’uranium au comptant et à long terme, l’intérêt accru de l’administration américaine, des politiques de soutien à l’énergie nucléaire pour lutter contre le changement climatique mondial, et la nécessité de réduire la dépendance des États-Unis à l’égard de l’uranium et du combustible nucléaire russe et contrôlé par la Russie ».
Energy Fuels rappelle aussi que l’accord final de la COP28 à Dubaï a « insisté sur la nécessité de développer l’énergie nucléaire (…) afin de réduire les émissions mondiales de carbone et de contribuer à la lutte contre le changement climatique ». Le PDG Mark Chalmers explique que « En raison de l’augmentation substantielle des prix de l’uranium (…) Energy Fuels reprend la production d’uranium à grande échelle ». En effet, le cours de l’uranium – dont le coût n’a qu’un impact minime sur le coût de la production d’électricité – est désormais au-dessus de 90 dollars. C’est le cours le plus haut observé depuis 2007.
Le dirigeant ajoute « Energy Fuels a réalisé les investissements nécessaires au cours des dernières années pour se préparer aux marchés actuels de l’uranium, et nous sommes particulièrement bien placés pour reprendre avec succès la production d’uranium aux États-Unis en 2024 ». Les États-Unis ont produit 4 tonnes d’uranium en 2020 selon les données de l’agence de l’énergie nucléaire de l’OCDE. La production du pays était supérieure à 3 000 tonnes en 1990. ■