L’EPR d’Olkiluoto est prêt pour démarrer sa première réaction de fission nucléaire - Sfen

L’EPR d’Olkiluoto est prêt pour démarrer sa première réaction de fission nucléaire

Publié le 9 décembre 2021

C’est un grand pas franchi par l’EPR en construction en Finlande sur la presqu’île d’Olkiluoto. L’opérateur TVO a demandé à l’autorité de sûreté nationale (STUK) « l’autorisation de rendre le réacteur critique », c’est-à-dire lancer la première réaction en chaîne de fission nucléaire. Celle-ci pourrait avoir lieu début 2022.

À l’heure où la France réfléchit à lancer la construction de réacteurs nucléaires EPR, une bonne nouvelle est venue de Finlande. Le chantier d’Olkiluoto, lancé en 2005 est prêt à effectuer sa première divergence. L’opérateur finlandais TVO, avec son fournisseur le consortium Areva-Siemens, « a établi que le projet EPR OL3 a progressé plus rapidement que précédemment annoncé. Sur cette base, TVO a soumis une demande d’autorisation pour rendre le réacteur critique et effectuer des tests à faible puissance à l’Autorité de sûreté nucléaire et radiologique de Finlande (STUK) », indique un communiqué publié le 8 décembre.

« Une fois que STUK aura accordé l’autorisation (…) TVO communiquera ses effets potentiels sur le calendrier de démarrage de la production d’électricité », précise encore le communiqué. En l’état actuel, le dernier calendrier publié par l’industriel finlandais prévoit un démarrage du réacteur en janvier 2022, une première production d’électricité en février et enfin un fonctionnement commercial à partir de juillet. Le réacteur, dont la construction a été lancée en 2005, avait reçu l’autorisation de charger son combustible en mars 2021, en pleine crise du Covid-19.

Deux EPR en fonctionnement en Chine

Lors de sa mise en service, le réacteur OL3 répondra à 15 % de la consommation électrique du pays. Ce sera le troisième EPR à entrer en service dans le monde – deux unités sont en service en Chine – et le premier en Europe. Pour rappel, le réacteur Taishan-1 est la tranche nucléaire qui a produit le plus d’électricité en 2019 dans le monde (12 TWh). L’unité est aujourd’hui arrêtée pour investigation suite à l’augmentation de gaz de fission dans le circuit primaire.

En France, l’EPR Flamanville 3 est désormais quasi-achevé. En particulier, « la remise en conformité avant le traitement thermique final des soudures de traversées de l’enceinte de confinement » a été achevée par EDF et les équipes de Westinghouse, a annoncé, dans un billet Linkedin, Alain Morvan, Directeur de projet de Flamanville 3. Le 18 novembre dernier, lors d’une réunion de la Commission locale d’information (CLI), EDF a annoncé prévoir un chargement du combustible fin 2022 pour un démarrage en 2023. Par ailleurs, l’électricien français construit actuellement deux réacteurs à Hinkley Point C en Angleterre et deux autres sont prévus à Sizewell C.

Le 9 novembre dernier, lors d’une allocution officielle, le président de la République Emmanuel macron a annoncé : « Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays, et continuer de développer les énergies renouvelables ». Une première depuis le lancement de la construction de l’EPR de Flamanville en 2007. Toutefois une décision finale est encore attendue, indispensable pour initier les nombreuses étapes réglementaires avant de couler le premier béton. Quatre sites sont aujourd’hui pressentis pour de nouvelles constructions : Penly, Gravelines, Bugey et le Tricastin.

Par Ludovic Dupin (Sfen)
Copyright photo : TVO