L’édito de Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Sfen et rédacteur en chef ■ RGN #1 - 2024 - Sfen

L’édito de Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Sfen et rédacteur en chef ■ RGN #1 – 2024

Publié le 29 avril 2024

La puissance de l’IA et l’expertise de l’Homme

On parle de l’intelligence artificielle partout ! Et la RGN décide d’y consacrer aussi son dossier. Succombe-t-elle à un phénomène de mode ? En réalité, pas tant que ça ! La première occurrence de l’IA dans la RGN remonte à… 1987 et on trouve quatorze articles sur ce sujet dans les six années qui suivent. Pas mal ! Ces trente dernières années, l’IA a connu des temps forts et des temps faibles. Elle a été portée par des vagues d’innovations puis s’est vue ralentie par des périodes de fléchissements. Force est de constater qu’aujourd’hui nous assistons à une véritable révolution de l’IA qui promet de transformer le secteur nucléaire tout comme elle le fait dans de nombreuses industries. Avec l’émergence de Large Language Model (LLM), les possibilités de traitement des données semblent ouvrir la voie à de nouveaux usages.

L’IA peut en effet être un atout précieux pour la recherche en proposant de nouveaux modèles et en accélérant le processus d’innovation. Elle peut jouer un rôle crucial dans la maintenance prédictive. Elle peut également contribuer à la gestion efficace des archives parfois nécessaires pour documenter des justifications de sûreté des installations. Ce dernier point est essentiel sur des installations nucléaires qui ont parfois 50 ans et dont la documentation a des formes variées, et parfois difficiles à exploiter : des photos, des plans annotés à la main, des archives numérisées…

Cependant, malgré des avantages évidents, l’intégration généralisée de l’IA dans le secteur nucléaire n’est pas sans poser de nombreux défis. Deux majeurs sont à relever : la conformité aux règles strictes régissant le nucléaire et son acceptation par les parties prenantes concernées. Pour y parvenir, il faut saisir que l’IA est un outil précieux qui peut compléter l’humain plutôt que le remplacer. Comme le souligne Alexei Grinbaum dans ces pages « imiter le vrai, ce n’est pas dire vrai ». L’apparition de ces interfaces qui peuvent simuler le raisonnement ne doit pas nous faire oublier que les algorithmes en jeu ne remplaceront pas nos expertises.

Enfin, soyez-en sûr, si ce dossier a bien été écrit par des humains, il a été soumis (pour le plaisir de l’exercice) à ChatGPT. C’est cette IA qui a proposé la structure et certaines formulations que vous venez de parcourir.


REVUE GÉNÉRALE NUCLÉAIRE #1 | PRINTEMPS 2024