« ICAPP 2015 promet d’être riche » Frank Carré - Sfen

« ICAPP 2015 promet d’être riche » Frank Carré

Publié le 15 avril 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Du 3 au 6 mai, les professionnels du nucléaire venus du monde entier se réunissent à ICAPP (International Congress on Advances in Nuclear Power Plants). Pour Frank Carré, Directeur scientifique du CEA et directeur des programmes de l’événement, l’édition 2015 sera « riche ».

Tout en préservant son identité de congrès international de référence sur l’innovation dans l’énergie nucléaire, ICAPP sera marqué par plusieurs temps forts : la signature d’une charte des sociétés savantes nucléaires attestant de leur engagement dans la lutte contre le changement climatique et le lancement de la première revue scientifique dédiée au nucléaire : l’European Physical Journal – Nuclear.

 

Quels sont les faits marquants de cette année et qu’annoncent-ils pour ICAPP ?

Beaucoup d’événements ont marqué cette année ! Le congrès ICAPP sera l’occasion de faire le bilan et de dresser le panorama des programmes engagés, des projets à venir et des travaux de recherche.

Il y a d’abord la décision et le redémarrage des réacteurs de Sendai au Japon, la finition et le démarrage du réacteur Atucha-2 en Argentine, ou encore l’exploitation à pleine puissance du premier réacteur VVER-1000 sur le site de Kudankulam qui sera le réacteur le plus puissant en Inde. A cela s’ajoutent les nouveaux projets de réacteurs en Chine (reprise de la construction de deux ACPR-1000, analyse de sûreté préliminaire du CAP-1400), au Royaume Uni (AP-1000 et EPR), en Hongrie (deux VVER-1200), Roumanie (deux  CANDU-6), Turquie (un ATMEA-1). D’autres décisions sont attendues aux Etats-Unis suite à la certification de l’ESBWR, comme celle du projet Nuscale attendue en 2016 dans le cadre du programme SMR. Ces belles perspectives renforcent une dynamique d’ensemble : 70 réacteurs sont actuellement en construction dans le monde.

Viennent ensuite les perspectives annoncées par les grands pays nucléaires : 175 GWe en 2030 en Chine, création d’un centre dédié à la coopération pour construire 27 GWe additionnels d’ici 2025 en Inde, annonce par le DOE (Department of Energy) américain d’un fonds de garantie de 12,6 milliards de dollars pour soutenir le développement de projets nucléaires de nouvelle génération aux Etats-Unis.

Sans oublier bien sûr l’actualité des réacteurs à neutrons rapides avec en Russie la divergence de BN800 et l’annonce du réacteur expérimental MBIR, le démarrage du PFBR en Inde probablement cette année, et la décision prochaine du lancement des études de définition d’ASTRID. Il y a aussi toute l’actualité des réacteurs à haute température avec le programme d’essais du HTTR au Japon et les progrès dans la construction du réacteur à haute température HTR-PM qui devrait démarrer en 2017 en Chine.

L’édition 2015 d’ICAPP promet d’être riche ! 

 

Quels seront les temps forts d’ICAPP 2015 ?

Ils seront nombreux !

En plus des sessions plénières au cours desquelles des personnalités présenteront leur vision de la situation et de l’avenir du nucléaire, de nombreux événements sont prévus pour mieux faire connaître les atouts de cette énergie dans la lutte contre le changement climatique.

Des animations permettront de célébrer l’enthousiasme de la jeune génération dans le développement du nucléaire. Le réseau européen des enseignements nucléaires, ENEN, animera une session dédiée à la présentation de recherches doctorales remarquables sur l’énergie nucléaire.

Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN, présidera plusieurs évènements parmi lesquels la  signature par vingt sociétés savantes d’une charte attestant des atouts du nucléaire pour lutter contre le changement climatique, le lancement de la première revue scientifique consacrée au nucléaire : l’European Physical Journal – Nuclear (EPJ-N), et un débat sur les liens entre l’énergie nucléaire et la société civile.

Le point d’orgue du congrès sera certainement la session spéciale « Nuclear Power & Climate Change » qui donnera la parole au directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Energie, Fatih Birol, et au climatologue américain James Hansen. 

 

Comment la communauté nucléaire s’engage-t-elle dans la lutte contre le changement climatique ?

La perspective de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques en décembre 2015 est porteuse d’initiatives nationales et internationales visant à réduire les émissions de gaz carbonique. Au nombre des plus remarquables, on peut citer l’accord historique entre la Chine et les Etats-Unis signé mi-2014 pour limiter leurs émissions de CO2 qui représentent 40 % du total mondial. L’objectif de réduction des émissions de CO2 par les centrales électriques à partir de 2015 dans le cadre du Clean Air Act aux Etats-Unis, les nouveaux objectifs Energie-Climat fixés par la Commission européenne en 2014 (parmi lesquels une réduction de 40 % des émissions de CO2 en 2030), la loi Transition Energétique pour une Croissance Verte en France…

Dans ce contexte, certains pays comptent clairement le nucléaire parmi les solutions pour remplacer les énergies fossiles. Qu’il s’agisse de la Chine et de la Pologne qui veulent sortir du « tout carbone », de l’Inde qui ambitionne un développement économique respectueux du climat, du Royaume-Uni qui envisage le renouvellement de son parc nucléaire en complémentarité avec le développement des énergies renouvelables… Les exemples sont nombreux.

D’autres pays sont tentés d’associer sortie des énergies fossiles et sortie du nucléaire en s’exposant à devoir précipiter une évolution radicale de leur réseau électrique et la réalisation des investissements correspondants.

Pour mieux faire connaître le rôle qu’a déjà joué l’énergie nucléaire pour réduire les émissions de CO2 et la part qu’elle pourrait assumer à l’avenir dans la maîtrise du risque climatique, la communauté nucléaire se mobilise dans plusieurs pays autour d’une initiative, impulsée par la SFEN, Nuclear for Climate

 

 

Copyright photo – Olivier Rolle 

 

Publié par Sylvie Delaplace