L’EPJ-N, première revue scientifique des sciences du nucléaire

Lancée en 2015 avec le soutien de la sfen, de l’European Nuclear Society (ENS) et l’éditeur EDP Sciences, l’European Journal of Physics N (EPJ-N) est une revue scientifique à comité de lecture publiant des travaux de recherche sur l’ensemble des sujets nucléaires. En libre accès, disponible gratuitement sur internet, l’epj-n représente un modèle innovant garantissant la publication rapide d’articles de haute qualité scientifique. Deux ans après sa création, bilan, attentes et perspectives avec son co-éditeur en chef, Gilles Moutiers.
Deux ans après sa création, quel premier bilan tirez-vous de l’EPJ-N ?
Gilles Moutiers : Nous constatons une augmentation du nombre de sollicitations reçues pour publier dans le journal. Cet engouement nous a conduits à renouveler notre comité de relecture pour couvrir des thématiques plus spécifiques, plus nombreuses et mieux identifiées. Pour autant, nous sommes encore limités par l’absence de facteur d’impact [1] du journal, qui n’est pas encore indexé dans les bases, ce qui conduit certains
chercheurs, en particulier les plus jeunes, à privilégier des journaux déjà référencés.
Par ailleurs, nous constatons que la Commission européenne pousse de plus en plus à ce que les résultats de recherches issus des projets européens qu’elle finance soient publiés dans des journaux en libre accès, ce qui favorise notre visibilité et notre attractivité.
En libre accès sur Internet, gratuit, l’EPJ-N dispose d’un comité de relecture international composé de scientifiques de haut niveau répartis en treize sections thématiques, ce qui garantit une rapidité de publication exemplaire tout en maintenant le haut niveau de qualité scientifique : à peine quelques mois contre jusqu’à dix-huit pour les autres journaux classiques. Ce dernier point est essentiel car il est important pour un chercheur de publier vite, plusieurs équipes travaillant souvent simultanément sur le même sujet.
Qu’est-ce qui différencie l’EPJ-N des autres revues scientifiques nucléaires ?
G.M. : Contrairement aux autres journaux extrêmement spécialisés, nécessitant un abonnement, l’EPJ-N a vocation à être le journal de l’ensemble des disciplines scientifiques relevant du nucléaire, tout en ayant une qualité éditoriale de très haut niveau et en étant en libre accès et uniquement sur Internet.
En quoi le modèle libre accès représente-t-il une rupture et une innovation dans la publication académique ?
G.M. : Pendant un siècle et demi les journaux scientifiques ont été uniquement diffusés en papier. Il fallait s’abonner, faire sa bibliographie en lisant la table des matières, etc. C’était un travail fastidieux et chronophage. Le passage au format électronique a constitué une première évolution, avec la possibilité d’utiliser des mots-clefs, mais il fallait s’abonner aux journaux en ligne. Le libre accès est complètement nouveau. Désormais, même avec des moteurs de recherche classiques on peut arriver à trouver des articles que l’on va pouvoir lire librement. Aujourd’hui, de plus en plus de revues scientifiques sont en libre accès. Par contre, ce qui fait la différence de l’EPJ-N c’est la qualité du système de peer rewieving. Nos relecteurs sont de véritables scientifiques, reconnus et issus de partout dans le monde : Europe, États-Unis, Russie, Asie.
Quelles sont les prochaines étapes ?
G.M. : La grande étape à venir sera d’être référencé et d’avoir un facteur d’impact. Nous ne maîtrisons pas le temps nécessaire pour y parvenir mais cela ne devrait plus excéder dix-huit mois maintenant. Nous devons aussi continuer à promouvoir l’EPJ-N. C’est essentiel car lorsque vous publiez depuis quinze ans vos articles dans un autre journal, vous vous tournez spontanément vers lui pour votre prochaine publication.
Retrouvez toutes les publications de l’EPJ-N sur www.epj-n.org
Un facteur d’impact est un indicateur qui estime indirectement la visibilité d’une revue scientifique. Le facteur d’impact d’une revue est le nombre moyen de citations de chaque article publié dans cette revue.