Déchets radioactifs : y a-t-il des alternatives à Cigéo ?
A mesure qu’avance le projet de stockage géologique Cigéo, certains arguent qu’il existerait des solutions alternatives, négligées, comme l’entreposage en subsurface. Pourtant, le choix du stockage est le fruit d’une décision mûrie sur plusieurs décennies, période pendant laquelle d’autres pistes ont été étudiées.
Le stockage géologique des déchets radioactifs concerne les déchets de moyenne et de haute-activité à vie-longue (MAVL et HAVL). Ces déchets proviennent pour une large part du traitement des combustibles irradiés. Ils représentent un très faible volume de l’ensemble des déchets radioactifs français (environ 3%), mais ils concentrent en revanche la quasi-totalité de leur radioactivité.
Des décennies de recherches
En 1991, la loi a exigé de mener des études et recherches pour différents concepts de gestion des déchets nucléaires (séparation/transmutation, conditionnement/entreposage et stockage en formation géologique profonde) et d’envisager différents types de site.
A cette période, d’autres solutions ont été étudiées : l’envoi dans l’espace, le stockage dans des zones de subduction et l’immersion dans les fosses marines. Celles-ci n’ont pas été retenue car elles ne remplissaient pas les critères de sûreté et de viabilité.
L’Andra a été chargée d’étudier le stockage profond et le CEA la séparation/transmutation ainsi que l’entreposage.
En 2005, ces deux organismes ont remis le résultat de 15 ans de recherche. En 2006, une loi a été promulguée qui s’est appuyée sur ces recherches, l’analyse de l’ASN, l’analyse de la CNE (pole d’expert mandaté par l’Assemblée nationale) ainsi qu’un débat public. L’ensemble de ces résultats a permis de montrer que le stockage était la solution la plus sûre. Celle qui permettait de ne pas reporter de charges sur les générations futures. C’est d’ailleurs cette caractéristique du très long terme qui confère au projet Cigéo une dimension d’intérêt général.
L’entreposage est un « pari »
L’entreposage est une solution temporaire qui nécessite une surveillance permanente. A l’inverse, le stockage repose sur une sûreté passive permettant d’utiliser les propriétés de la roche (imperméabilité, homogénéité et stabilité) pour contenir la radioactivité sur le long terme.
L’entreposage en surface s’avère un pari sur l’avenir compte tenu de l’incertitude pesant sur le devenir de nos sociétés. Un pari d’autant plus risqué qu’aujourd’hui nous avons les compétences, un financement sécurisé et une solution qui a été choisie par l’ensemble des parties prenantes lors de la loi de 2006 : le stockage profond.
Crédit photo : Andra