« Ce que l’avenir du nucléaire nous réserve » - Sfen

« Ce que l’avenir du nucléaire nous réserve »

Publié le 21 octobre 2024 - Mis à jour le 29 octobre 2024

La Sfen JG est allée à la rencontre de Joël Barre, le patron de la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire (DINN). Parrain de l’événement « Atoms for the future », il rappelle la stratégie et les perspectives du Nouveau Nucléaire en France. L’ensemble de l’entretien est à retrouver sur le compte Linkedin de la Sfen JG.

Quel est le rôle de la DINN ?

Créée en novembre 2022 par Élisabeth Borne, alors première ministre, la DINN est composée d’une dizaine de collaborateurs issus du service public et de l’industrie. Nous avons une triple mission. Superviser au nom de l’État le programme industriel de relance du nucléaire, et en particulier la construction des EPR2 ; Assurer la coordination de l’ensemble des parties prenantes et mobiliser les administrations concernées par ce programme de relance ; Contribuer à l’information de la population en participant notamment aux indispensables concertations et débats publics.

Quels sont les défis attachés au programme EPR2 ?

Avant tout, il faut réussir à créer un concept d’EPR2 reproductible, aussi performant et fiable que l’EPR actuel, avec une durée de vie allongée et adaptée aux exigences climatiques de 2100. Ensuite, il faut assurer un effet de série sur la construction des EPR2 pour bâtir un programme industriel français performant.

Avec une réalisation par palier et par paire, nous comptons maximiser la dégressivité des coûts et des délais grâce à la réplicabilité du design et des conditions de réalisation. Le premier palier du programme industriel d’EDF prévoit la construction de trois paires de réacteurs EPR2 situés sur trois sites : Penly, Gravelines et Bugey.

Quels sont les axes stratégiques pour parvenir à la bonne réalisation de ce nouveau nucléaire ?

Ils sont au nombre de trois. Premièrement, il faut continuer à s’appuyer sur le parc nucléaire existant, garant d’une électricité si peu carbonée en France en consolidant sa performance, ce à quoi EDF s’emploie, mais aussi en prolonger la durée de vie, au moins jusqu’à 60 ans, et peut-être même au-delà, comme le font les États-Unis. Deuxièmement, le travail sur le renouvellement de ce parc avec le programme EPR2 est déjà en cours. Troisièmement, une R&D dynamique est indispensable pour explorer des innovations audacieuses comme la production de chaleur ou d’hydrogène.

Imaginez aussi des réacteurs à neutrons rapides qui pourraient un jour nous libérer complètement de l’uranium naturel. C’est une vision ambitieuse, mais qui changerait la donne pour la France sur le long terme.

Des conseils pour les jeunes professionnels ?

Contribuez aux grands programmes. Cela permet non seulement de participer activement aux enjeux sociétaux, mais aussi de s’engager dans l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050. Vous avez l’opportunité de plonger dans des défis techniques fascinants, c’est une aventure à la fois passionnante et pleine de sens !

Propos recueillis par Enzo Fagnoni et Tunisha Gupta, chefs de projet Atoms 2024 et par Benoît Erbacher, président de la Sfen JG.

Photo © Sfen JG I Joël Barre, Délégué interministériel au nouveau nucléaire (DINN)

Revue Générale Nucléaire #3 | Automne 2024

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Publié le 21 octobre 2024