Assystem : l’ingénierie française s’exporte outre-Manche
La construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni est une bonne nouvelle pour les entreprises françaises. Présent depuis plusieurs années sur le marché britannique, les équipes d’Assystem sont en ordre de marche pour aider EDF à réussir son projet. Le point avec Guillaume Puravet, Directeur développement du numéro 2 mondial de l’ingénierie nucléaire.
Guillaume Puravet – Ce succès redonne énormément de vigueur et de crédibilité à la filière nucléaire française et renforce l’axe franco-britannique avec une flotte EPR des deux côtés du « Channel » !
Pour Assystem, cette bonne nouvelle légitime les investissements importants engagés depuis plusieurs années et le virage opéré pour être une ingénierie internationalement reconnue.
GP – Aujourd’hui, Assystem intervient principalement auprès du Responsible Designer sur des activités d’appui projet et d’études techniques. Au travers de n.triple.a, joint venture conjointe avec Atkins, nous disposons également d’un important contrat-cadre pluriannuel pour les études du BOP du projet Hinkley Point.
GP – Nos forces résident notamment dans la connaissance et la maîtrise de l’Ingénierie Système, du PLM (« gestion du cycle de vie des produits ») et du contrôle de projet. Par ailleurs, nous disposons d’une forte expérience des chantiers EPR – Flamanville, Olkiuoto, Taishan – et du fonctionnement d’EDF.
Par ailleurs, sur l’EPR de Flamanville, nous accompagnons EDF sur un chantier de « dématérialisation des essais ». Nous espérons donc pouvoir mettre pleinement à profit notre accord de coopération avec Dassault Systèmes, dans les phases amont d’un projet comme Hinkley Point, avec comme maîtres mots la « simplification » et la « performance » !
GP – Les développements qui ont été effectués se sont faits selon plusieurs axes. D’une part, la croissance externe avec l’acquisition cet été de la société ONYX, spécialisée dans la gestion de projets, et d’autre part le recrutement de compétences spécifiques permettant de couvrir un large périmètre.
Nous avons également renforcé nos exigences quant à la maîtrise de la langue anglaise dans nos équipes. L’employabilité est déterminante dans notre métier et cette exigence devient incontournable, pour le projet Hinkley Point comme pour nos ambitions à l’international sur le secteur du nucléaire.
Le troisième axe est celui de la formation, domaine dans lequel nous avons fortement investis, par le biais de l’ANI, Assystem Nuclear Institute, et de formations plus spécifiques.
Pour finir nous avons aussi anticipé les souhaits de mobilité pour être prêts à basculer certaines de nos ressources dans notre entité anglaise et accompagner le projet sur place au Royaume-Uni.
GP – On pressent plutôt une croissance d’activité. Mais notre ambition n’est pas la croissance pour la croissance, plutôt une croissance qui s’appuie sur des fondamentaux comme l’écoute des problématiques client, l’engagement, la recherche de réponses apportant de la performance…
Depuis toujours Assystem est force de proposition pour aider EDF à réussir son projet (délai, coût et qualité) avec un apport à l’efficacité de l’ingénierie et une projection dans l’avenir. Par exemple, il me semble personnellement très important de ne pas oublier qu’après Hinkley Point, il y a un autre projet : Sizewell. Nous devons en tenir compte pour s’assurer que tout ce qui sera fait à Hinkley Point puisse bénéficier à Sizewell. « L’effet de série » doit pleinement jouer son rôle et c’est un des sujets auquel nous réfléchissons aujourd’hui pour faire des propositions de valeur à EDF en ce sens. C’est notamment cela qui va nous occuper ces prochains mois.