8. Olkiluoto 3, le premier EPR européen connecté au réseau - Sfen

8. Olkiluoto 3, le premier EPR européen connecté au réseau

Publié le 19 septembre 2022 - Mis à jour le 21 octobre 2022

L’EPR finlandais a divergé le 21 décembre 2021. Une fois sa pleine puissance atteinte, il fournira à lui seul 14 % de la consommation électrique finlandaise. Un atout important pour l’indépendance énergétique du pays dans le contexte de complète reconfiguration énergétique liée à la guerre en Ukraine.

Le démarrage d’Olkiluoto 3 d’une puissance de 1 600 MW pour une production annuelle estimée à 12 TWh est, malgré ses retards, une bonne nouvelle pour le pays. Depuis sa mise en service en 2021, le  réacteur monte progressivement en puissance. La Finlande était jusqu’alors dépendante des importations des pays voisins. Mais avec le conflit en Ukraine, et Helsinki refusant de payer en roubles, Moscou a  stoppé ses livraisons de gaz et d’électricité en mai 2022.

C’est une nouvelle équation à résoudre pour le pays nordique qui compte 5,5 millions d’habitants pour une superficie de 338 440 km². Sa consommation électrique était de 86 TWh en 2019, dont une vingtaine de TWh importée de Suède et de Russie1. Côté production, le nucléaire arrive en tête avec 23,8 TWh (2019) suivi de la biomasse, de l’hydraulique, du charbon, de l’éolien et du gaz. Depuis plusieurs années,  les pouvoirs publics souhaitent renforcer l’indépendance énergétique du pays à l’heure où les tensions sur la sécurité d’approvisionnement se font sentir dans toute l’Europe.

Malgré le défaut d’approvisionnement de la Russie, « la stabilité du réseau n’est pas menacée, a déclaré Fingrid le gestionnaire du réseau électrique ». « Toutefois, récemment, les imports de la Russie ont  couvert jusqu’à 10 % de la consommation totale d’électricité a réagi Reima Päivinen, vice-président des opérations du système électrique de Fingrid2. Ce manque sera compensé par l’import de plus  d’électricité depuis la Suède et par une production plus importante en Finlande même. » Concernant le gaz, bien qu’importé à 90 % de Russie3, il ne représente que 5 % de la consommation totale d’énergie  et est minoritaire dans la production d’électricité (3 TWh, 2019).

Le nucléaire en Finlande

On dénombre deux centrales nucléaires produisant 26 % de l’électricité du pays. Celle d’Olkiluoto se situe sur l’île continentale du même nom à l’entrée du golfe de Botnie. Elle est exploitée par Teollisuuden  Voima Oyj (TVO) et compte, en plus de l’EPR, deux réacteurs à eau bouillante de 900 MW. Les trois unités d’Olkiluoto fourniront bientôt 30 % de l’électricité finlandaise. La seconde, exploitée par Fortum, est  équipée de deux réacteurs à eau pressurisée de technologie russe (VVER) de 500 MW. La capacité nucléaire du pays, une fois l’EPR mis en service, passera donc de 2,8 GW à 4,4 GW.

Du côté de l’opinion publique, l’énergie nucléaire recueille en 2022, 60 % d’opinion favorable4 contre 11 % d’opinion négative. Par ailleurs, l’atome bénéficie d’un consensus politique fort avec un engouement  particulier pour les réacteurs de petite puissance (SMR). Le pays avait aussi pour projet de construire une troisième centrale nucléaire avec un réacteur de technologie russe (1 200 MW) à Hanhikivi, dans la  partie nord du golfe de Botnie. Fennovoima, soulignant les retards et les incertitudes qui planent sur le projet, a mis fin au contrat le 2 mai 2022.

Prolongez la lecture de la RGN

Cet article est réservé aux adhérents de la SFEN. Pour lire la suite et avoir accès à l’ensemble de nos archives, abonnez-vous à la Revue Générale Nucléaire.

Par la rédaction, Sfen

Photo © TVO I Le réacteur EPR d’Olkiluoto en Finlande, à côté des deux réacteurs déjà existants sur le site.