3. Rapport Match : embaucher, former, fidéliser
Court, moyen, long terme… Pour mener à bien tous ses programmes, la filière nucléaire française va devoir recruter et fidéliser une main-d’oeuvre qualifiée. Le syndicat professionnel du nucléaire a en conséquence réalisé le rapport Match, une feuille de route pour la performance de la filière.
Après trois ans de travail, le Gifen a remis au gouvernement le rapport Match en avril dernier. Y figurent les premiers résultats d’un programme qui a pour but, en fédérant les actions collectives, « d’assurer l’adéquation entre les besoins et les ressources de la filière nucléaire civile » alors que de nombreux projets d’envergure sont d’ores et déjà enclenchés. Ce rapport bénéficiera d’une mise à jour annuelle afin de suivre les dynamiques de la filière nucléaire et adapter les actions nécessaires. Ce document porte à la fois sur les capacités de l’outil industriel, ainsi que sur les besoins en matière d’emplois et de compétences.
Le périmètre de l’étude : de quoi parle-t-on ?
Le programme Match porte en premier lieu sur les emplois directs d’une vingtaine de segments d’activité attachés à la filière à travers 84 métiers opérationnels dits « coeur d’activité ». Ce périmètre correspond en 2023 à 125 000 emplois directs sur un total de 220 000 emplois de la filière nucléaire. Ensuite, pour quantifier les besoins de la filière, l’étude prend en compte dans cette première version certains projets dont la construction de trois paires d’EPR 2, le programme Grand carénage d’EDF, la construction du stockage géologique Cigéo (voir encadré).
Des compléments de périmètre tels que les programmes SMR/AMR, les réacteurs EPR 2 supplémentaires ou la dynamique de projets à l’international et notamment en Europe sont en cours d’intégration. Enfin, il est important de préciser que l’estimation des emplois est exprimée en équivalent temps plein (ETP), une notion qu’il ne faut pas confondre avec un nombre équivalent de salariés concernés. En effet, l’ETP désigne une capacité de travail et ne signifie pas forcément de nouvelles embauches. Cet indicateur, qui par ailleurs est calculé hors gains de productivité, peut aussi s’exprimer au sein des entreprises par un rééquilibrage des ressources en faveur du nucléaire. C’est en particulier le cas pour les entreprises dont les secteurs d’activité sont fortement diversifiés. À noter encore que les besoins en emplois correspondent à une capacité de travail de salariés formés et expérimentés, ce qui appelle une forte anticipation de la part des industriels « d’au moins un ou deux ans », selon les estimations du rapport. En conséquence, les besoins ne seront pas uniquement comblés par des embauches, mais également par la performance opérationnelle des industriels ou par l’automatisation de certains procédés, la standardisation, la numérisation, etc.
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