Christina Baslari, donner vie au métal
À presque 28 ans, Christina Baslari est une figure montante de l’impression 3D métal. Ingénieure-chercheuse au CEA ISAS à Saclay, elle a reçu le prix Fem’Energia en 2024. Son domaine de prédilection? La fusion laser sur lit de poudre et la projection laser, deux technologies de pointe.
De l’Acropole d’Athènes au château de Compiègne, Christina découvre dès l’enfance la diversité culturelle, chère à la famille Baslari. Pendant que son père réalise une thèse à l’université de technologie de Compiègne (UTC), la jeune Grecque apprend trois ans durant la langue française sur les bancs de son école primaire dans l’Oise, avant de regagner son pays natal.
Fille d’ingénieurs, le parcours de ses parents l’inspire. « Déjà au collège, les sciences m’intriguaient, et plus j’ai avancé dans mes études, plus la physique puis les nouvelles technologies m’ont captivée », se remémore-t-elle. « Une évolution rendue possible grâce au soutien de professeurs dévoués », ajoute-t-elle.
En 2016 vient son tour puisqu’elle suit les pas de son père: bac en poche, elle remet le cap sur Compiègne pour suivre ses études d’ingénieure à l’UTC. «J’ai choisi la France pour explorer plusieurs disciplines avant d’en choisir une », explique Christina. Responsable prototypage au Fablab de son école, puis assistante chef de projet en stage chez Fusia AeroAdditive, la fabrication additive lui ouvre un monde riche de possibilités : alléger les pièces, imaginer de nouveaux designs, tester des matériaux innovants. En mêlant ingénierie mécanique et sciences des matériaux, elle obtient son diplôme d’ingénieure en 2021.
Un métal intelligent
Son intérêt pour les énergies bas carbone la conduit ensuite dans la recherche nucléaire au CEA. Au cœur de la R&D, la jeune scientifique décroche son doctorat en septembre 2024 en développant un concept très innovant : l’intégration de luminophores dans les composants métalliques par fusion laser sur lit de poudre. Il s’agit de créer des pièces qui indiquent en temps réel leur corrosion, ouvrant la voie à un suivi « intelligent » et à une durée de vie prolongée des matériaux. « Je me réjouis de ces avancées et des deux brevets déposés », confie l’inventrice.
Avec le support de jeunes thésards qu’elle encadre, elle pilote désormais l’extension de son concept pour des applications potentielles telles que l’anti-contrefaçon, des capteurs de température intégrés, la surveillance prédictive d’équipements critiques…
Une inventrice qui inspire
Une réussite récompensée, en novembre 2024, puisque la doctorante a reçu des mains de la ministre Olga Givernet le 1er prix Fem’Energia, catégorie Bac + 5 et plus. « J’espère inspirer les filles et les plus jeunes à se lancer dans les sciences », confie la lauréate, très engagée dans la vulgarisation scientifique via les réseaux d’ambassadeurs CEA et Women in Nuclear (WiN). Et quand elle ne cherche pas à repousser les connaissances scientifiques, Christina trouve encore le temps de s’exprimer à travers la danse, un espace où liberté et imagination se rejoignent là aussi…
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À propos de du CEA ISAS
Les missions du Service de recherche en matériaux et procédés avancés (DRMP–SRMA)
→ Augmenter les performances des matériaux des systèmes énergétiques.
→ Innover dans leurs procédés de fabrication et d’assemblage.
→ Prévoir le comportement des matériaux sous sollicitations sévères.
→ Soutenir le tissu industriel.
En chiffres
→ 130 collaboratrices et collaborateurs.
→ 40 apprentis, doctorants et post-doctorants.
→ 70 brevets actifs.
→ 60 publications scientifiques par an.
→ 70 ans de support à l’industrie.