EPR de Flamanville : deux semaines de tests supplémentaires avant la montée en puissance - Sfen

EPR de Flamanville : deux semaines de tests supplémentaires avant la montée en puissance

Publié le 29 septembre 2025

Le redémarrage de l’EPR de Flamanville 3 a été repoussé de deux semaines. Un report lié la phase de redémarrage du réacteur après des maintenances sur les soupapes du circuit primaire. Pour autant, EDF maintient son objectif d’atteindre la pleine puissance d’ici à la fin de l’automne.

EDF a retardé de deux semaines le redémarrage de Flamanville 3, afin de procéder à des tests de fonctionnement en conditions réelles de pression et de température. Alors que l’EPR devait reprendre du service le 1er octobre, il ne sera reconnecté au réseau que le 17 octobre, d’après les dernières informations transmises par l’exploitant. La fourchette de production du parc nucléaire français pour 2025, comprise entre 350 et 370 TWh reste inchangée.

Flamanville 3 est maintenu à l’arrêt depuis le 19 juin pour des opérations de contrôle préventif sur deux des trois soupapes de protection du circuit primaire. Installés au sommet du pressuriseur, ces éléments assurent la protection du réacteur en s’ouvrant en cas de surpression. Deux des trois soupapes ne répondant pas pleinement aux critères d’étanchéité en position fermée, EDF a décidé de procéder à des opérations de rodage. Cette technique de précision permet de supprimer les irrégularités et de retrouver une fermeture parfaitement hermétique.

Par ailleurs, même si aucune irrégularité n’avait été constatée sur la troisième soupape, le groupe français a tout de même réalisé un contrôle sur ce dernier élément pour s’assurer de sa conformité. Cette opération a repoussé le redémarrage du réacteur d’un mois et demi, du 13 août au 1er octobre.

Requalification nécessaire

Actuellement, « les soupapes ont été démontées et vérifiées, précise EDF à la RGN. Les pièces ont ensuite été contrôlées une première fois. Elles ont été remontées puis testées une seconde fois pour vérifier l’efficacité de l’opération de maintenance. » Les opérations de maintenance sur ces parties sont donc entièrement terminées.

EDF se doit cependant de « requalifier » ces éléments du circuit primaire, pour compléter la phase de redémarrage de l’EPR. Les soupapes seront donc testées dans des conditions réelles d’utilisation. De plus, « les essais de redémarrage consistent à remettre en service les différents circuits de la centrale (eau, air – température, pression) », et portent sur l’ensemble du réacteur, précise EDF.

Pleine puissance avant l’hiver

Une fois ces essais réalisés, le réacteur sera de nouveau couplé au réseau électrique national. « La montée en puissance reprendra ensuite, au palier 60 % de puissance puis au palier 80 % de puissance », note EDF. Passé ce stade, l’électricien devra solliciter l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) pour dépasser les 80 % de capacité nominale.

Si EDF se tient à ce dernier calendrier, l’EPR devrait atteindre la pleine puissance au plus tard le 21 décembre 2025, soit un an jour pour jour après sa première connexion au réseau électrique français. Si ces aléas ont déjà repoussé l’atteinte de la pleine puissance du réacteur – à l’origine prévue pour le mois de septembre 2025 -, ils s’inscrivent dans le processus de démarrage en toute sûreté de l’EPR. Cette étape longue et complexe nécessite notamment la mise en service de certains matériels pour la première fois et à effectuer plus de 1 500 tests de sûreté. ■

Par Simon Philippe (Sfen)

Photo : Salle des machines de l’EPR de Flamanville 3 (2023) Crédit : EDF / Antoine Soubigou / Alexis Morin