Voix du nucléaire : Myrto Tripathi veut donner la parole aux salariés de la filière - Sfen

Voix du nucléaire : Myrto Tripathi veut donner la parole aux salariés de la filière

Publié le 4 septembre 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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A 41 ans, Myrto Tripathi a créé un collectif qui s’est donné pour mission de rééquilibrer le débat autour du nucléaire afin de lui permettre de jouer son rôle dans la protection du climat.

Après ses études à HEC, Myrto Tripathi débute sa carrière à la Cogema. Dans cette entreprise, qui deviendra rapidement AREVA, elle occupera différents postes avant d’être en charge des négociations, aujourd’hui suspendues au redémarrage du projet, pour la vente d’un ou deux EPR en Suède.

En 2014, un an avant la COP21, elle rencontre Brice Lalonde, alors conseiller spécial au Global compact des Nations Unies, et devient sa conseillère. Ils ont ensemble pour objectif la mobilisation des entreprises sur le climat et la prise en compte de leurs rôles lors des négociations climat, notamment autour des COP de 2015 (Paris) et de 2016 (Marrakech). « Dans ce milieu dédié au climat, j’ai réalisé que le nucléaire était indispensable à l’équation mais que non seulement personne ne le disait mais aussi que personne n’en voulait, voire que beaucoup le combattaient ! » Or, rappelle cette passionnée de voyages, « l’enjeu est sociétal et climatique. Il faut apporter massivement de l’énergie à des populations qui n’en ont pas encore, et même de l’énergie décarbonée à tous ».

Avec les discussions sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et dans un contexte de biais marqué de l’information médiatique, Myrto, devenue mère de deux petites filles, a voulu agir. Avec quelques autres [1], elle crée « Voix du Nucléaire » le 8 mars 2018.


C’est justement parce que les employés du nucléaire y travaillent qu’on peut leur faire confiance. Ils savent de quoi ils parlent


L’association veut mobiliser la parole des 220 000 employés de la filière et des sympathisants autour d’un double message, rappelé dans son manifeste : « nous sommes fiers de l’industrie nucléaire française et du rôle que nous y jouons » et « nous combattons la désinformation et le marché de la peur qui nous entoure ».

« La décision qui sortira de la PPE est trop importante pour la laisser en proie aux idéologies et aux décisions de courte vue. Il est de notre responsabilité historique, en tant qu’acteurs de cette industrie, de porter à la connaissance du public les faits », précise Myrto Tripathi. Or, explique-t-elle, « la question nucléaire est traitée de manière schizophrénique. On demande à ceux qui n’y travaillent pas, voire qui la combattent, d’expliquer ce qu’il faut faire et comment ».

Indépendante des entreprises, des syndicats ou des courants politiques, l’association veut être une force supplémentaire dans le rééquilibrage de l’information. Myrto espère ainsi favoriser un traitement plus équitable du sujet et le recentrer sur les faits.

 
Bio express

Née en 1977 à Paris (14e), ingénieure industrielle diplômée de la North Carolina State University et de HEC, majeure Entrepreneurs, Myrto Tripathi est présidente et co-fondatrice des « Voix du nucléaire ». En 2004, elle entre à la Cogéma (AREVA NC) et, en 2014, elle est la conseillère de Brice Lalonde (ancien ministre de l’Environnement, ambassadeur climat pour la France et sous-secrétaire général des Nations Unies, alors conseiller spécial au Global Compact des Nations Unies).

 
 

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Le bureau est constitué de Myrto Tripathi, Nathalie Guillaume, Marie-Hélène Autissier, Claude Jaouen et Olivier Bard.


Par la rédaction