Taishan : les avancées du chantier EPR en Chine
La Chine vit une transition énergétique exceptionnelle, une véritable mue qui passe par le programme nucléaire le plus ambitieux du monde : près de 50 % des nouveaux réacteurs en chantiers y sont concentrés.
La France construit deux réacteurs EPR sur le site de Taishan. Olivier Bard, responsable du projet pour EDF, nous explique les avancées du chantier.
Quelles sont les caractéristiques du projet Taishan ?
Le site de Taishan se situe dans le Sud de la Chine, dans la Province du Guangdong, dans la région de Hong-Kong – Macao – Canton. Le site a été retenu pour accueillir six réacteurs de grande taille, supérieurs à 1 000 MW.
La première phase du projet consiste à construire deux réacteurs EPR de 1 750 MW. Le site est exploité par la société chinoise CGN qui a créé une filiale pour la réalisation du projet. Celle-ci est ensuite devenue une joint-venture dans laquelle CGN détient 51 % des parts et EDF 30 %.
Où en est le chantier ?
L’essentiel du génie civil a été réalisé et nous sommes sur les finitions.
Nous travaillons actuellement aux montages électro mécaniques : c’est la phase d’installation des tuyaux, des équipements électriques ou mécaniques dans les deux réacteurs.
Fin 2013 les premiers essais sur le réacteur 1 ont commencé par la mise en eau du réacteur. Aujourd’hui, nous transférons de plus en plus d’équipements de la phase montage à la phase essais pour éprouver et vérifier la qualité du montage. Il s’agit en fait de remplir d’eau les circuits pour vérifier qu’ils sont bien étanches. Ensuite, on enchaine sur les essais fonctionnels pour vérifier que le système tel qu’il est monté remplit bien les fonctions prévues à la conception.
Les entreprises françaises sont-elles présentes sur le chantier ?
AREVA et Alstom sont sur le chantier, tous les deux en consortium avec l’ingénierie de CGN. AREVA est dans le cadre de la fourniture des études et des équipements de l’îlot nucléaire. Et Alstom sur le même périmètre, mais pour l’îlot conventionnel.
La plupart des PME françaises de la filière nucléaire qui ont déjà un partenariat en Chine – elles sont environ 80 réunies en une association – sont impliquées de près sur le projet Taishan. Elles le sont davantage que sur les autres projets chinois, y compris le CPR 1000 qui est la série de réacteur de génération 2+ issue de la technologie française. Et, elles le sont bien davantage que sur les autres technologies, comme celle de l’AP1000, concurrente de l’EPR en Chine.
Quelle est l’implication d’EDF sur le chantier ?
Aujourd’hui, EDF à Taishan, c’est une équipe d’une cinquantaine de personnes qui agit à l’intérieur de la joint-venture.
EDF est présent à différents niveaux de la société. Cette présence est d’autant plus importante que le projet se poursuit dans un contexte de tête de série et qui nous donne l’opportunité d’apporter la compétence particulière en la matière que possède l’ingénierie d’EDF.