Suède : feu vert pour le stockage géologique
Le gouvernement suédois a donné son feu vert pour la construction du stockage géologique des combustibles usés. Après la Finlande, c’est le deuxième pays dans le monde à lancer la construction d’un tel ouvrage.
« Avec la Finlande, nous sommes les premiers au monde à prendre nos responsabilités pour nos déchets nucléaires. Cela sera une solution de stockage final sûr, qui donne de la sécurité tant pour l’environnement que pour la population », a déclaré la sociale-démocrate suédoise Annika Strandhäll, ministre de l’Environnement[1]. La France, la Suisse, le Japon ou encore l’Allemagne s’orientent vers la solution du stockage en profondeur. Mais pour l’heure, seules la Finlande et la Suède ont lancé la construction de leur projet[2].
Le projet finlandais vers la mise en service
Le projet le plus avancé est celui des Finlandais dont la construction a reçu l’aval de l’Autorité de sûreté nucléaire nationale (Stuk) en 2015 et du gouvernement en 2016. Situé près de la centrale nucléaire d’Olkiluoto, le projet est basé sur un concept mis au point avec la Société suédoise de gestion du combustible et des déchets nucléaires (SKB). Posiva, l’Agence finlandaise, a débuté les travaux de construction du stockage et des installations de conditionnement des colis de déchets. La mise en service de l’installation est prévue en 2024.
Le projet suédois validé par le gouvernement
En Suède, la demande d’autorisation de création d’un stockage géologique profond pour un stockage des combustibles usés dans le granite[3] remonte à 2011. Suite aux avis favorables de l’autorité de sûreté nucléaire (SSM) et de la Cour environnementale suédoise en 2018, le Conseil municipal de la commune d’accueil du projet, Östhammar, a approuvé le stockage en octobre 2020.
« Nous ne devons pas faire peser la responsabilité sur nos enfants et petits-enfants. Notre génération doit assumer la responsabilité de nos déchets », a rappelé la ministre de l’Environnement. Le gouvernement a donc donné son feu vert le 27 janvier 2022 et le début de l’exploitation est prévu à l’horizon 2030-2035. Les combustibles usés – ni la Suède ni la Finlande ne retraitent le combustible – seront conditionnés dans des conteneurs en cuivre et stockés à environ 460 mètres de profondeur.
Cigéo, le projet français
En France, le projet Cigéo est dans la phase d’instruction du dossier de demande de la Déclaration d’utilité publique (DUP). Après une enquête publique qui s’est déroulée du 15 septembre au 23 octobre 2021, le projet a reçu de la part de la commission d’enquête un avis favorable sans réserve assorti de cinq recommandations fin décembre. Après la DUP, la Demande d’Autorisation de Création (DAC) sera déposée en 2022 auprès du ministère de la Transition écologique, et instruite durant plusieurs années par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
[1] https://www.andra.fr/le-gouvernement-suedois-autorise-le-stockage-geologique-des-dechets-les-plus-radioactifs
[2] Pour en savoir plus sur le stockage géologique dans le monde : https://www.sfen.org/rgn/stockage-geologique-monde/
[3] La France a fait le choix de l’argile.