Un pilier de la souveraineté énergétique
L’énergie nucléaire a permis à la France de se prémunir des aléas des marchés mondiaux de l’énergie et des risques géopolitiques associés. Elle met l’Hexagone à l’abri pour les années qui viennent des incertitudes des marchés de l’électricité européens.
L’énergie nucléaire a permis à la France de se prémunir des aléas des marchés mondiaux de l’énergie et des risques géopolitiques associés
L’histoire et l’actualité montrent qu’il est difficile de prévoir les aléas des marchés mondiaux de l’énergie : chocs et contre-chocs pétroliers, essor du gaz et du pétrole de schiste, géopolitique du gaz. En 1970, les deux tiers de l’électricité française étaient produits avec des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Grâce au nucléaire, cette part n’est plus que de 7 % [1]. Le taux d’indépendance énergétique de la France [2] est l’un des plus élevés de l’Union européenne (53,1 %) [3]. A situation comparable, le taux d’indépendance énergétique du Japon, pays ne disposant d’aucune ressource énergétique sur son sol, est de 8,3 % [4]. L’énergie nucléaire permet donc d’assoir la souveraineté énergétique de la France.
Malgré l’indépendance énergétique dans le domaine électrique, une remontée des prix du pétrole pourrait mettre à mal l’économie française. La France importe la quasi-totalité des hydrocarbures qu’elle consomme dans les transports et l’habitat-tertiaire : en 2016, la France a dépensé 32 milliards d’euros [5] pour s’alimenter en gaz et pétrole. L’électrification des usages dans le domaine des transports et de l’habitat-tertiaire permettra de réduire cette facture et de renforcer encore l’indépendance énergétique de l’Hexagone.
L’énergie nucléaire met l’Hexagone à l’abri pour les années qui viennent des incertitudes des marchés de l’électricité européens
Le coût de production de l’électricité nucléaire est très prédictible car il est très peu tributaire des cours de l’uranium : celui-ci ne représente que 5 % des coûts totaux de production. Aussi, le marché de l’uranium est différent de ceux des autres matières premières : les risques géopolitiques sont faibles (plus de 40 % des réserves en uranium actuelles se trouvent dans l’OCDE [6], hors ressources supposées dans l’eau de mer) et la majorité des échanges se fait au travers de contrats à long terme, de plusieurs dizaines d’années.
Dans le nucléaire, la France a développé une filière industrielle nationale complète qui lui permet de maîtriser la conception et la construction de ses propres installations de production d’électricité, d’enrichissement d’uranium et de fabrication du combustible, en passant par le recyclage. Elle n’est tributaire d’aucun savoir-faire technologique ou industriel extérieur.
Des nombreux pays voisins (Allemagne, Belgique, Suisse, Espagne) ont annoncé la fermeture anticipée de moyens de production pilotables, nucléaire ou charbon, dans les années qui viennent, sans une stratégie claire sur ce qui les remplacerait. Le parc nucléaire français apporte un socle d’approvisionnement garanti dans le système électrique européen.
« Parler du nucléaire : 12 fiches pour tout savoir »
Les ressources en uranium sont-elles suffisantes pour assurer notre indépendance énergétique ?
La sécurité d’approvisionnement de la France est assurée de la manière suivante :
Court terme – EDF dispose d’un stock d’uranium en France correspondant à 2 ans de production d’électricité [7]. En comparaison, les réserves d’hydrocarbures représentent moins de 6 mois de la consommation annuelle française [8]. La France réduit ses besoins en uranium naturel en recyclant ses combustibles usés : 10 % de l’électricité nucléaire française est produite à partir de matières recyclées. Enfin, la France dispose d’un stock stratégique d’uranium appauvri qui peut se substituer à tout moment à 5 ans de consommation d’uranium naturel en utilisant les capacités modernes de conversion et d’enrichissement domestiques.
Moyen terme – La France possède, au travers d’Orano, un portefeuille de réserves en uranium représentant 30 années de consommation. De plus, les réacteurs de Génération IV à neutrons rapides (RNR) sont de nature à optimiser encore plus la gestion des ressources uranium et de pérenniser le nucléaire dans la durée.
Long terme – Les ressources connues en uranium représentent 130 ans de consommation mondiale et jusqu’à 250 ans [9] si l’on inclut les ressources estimées.
RTE (2018)
Le taux d’indépendance énergétique est le résultat du rapport entre la production nationale d’énergies et la consommation en énergie.
Ministère de la Transition écologique et solidaire – CGDD (2018)
Ministère de l’Economie et des Finances – Direction du Trésor (2018)
Ministère de la Transition écologique et solidaire – Service des douanes (2019)
OCDE – AIEA (2018)
Rapport sur les coûts du nucléaire – Assemblée nationale (2014)
SAGESS (2018)
Ressources en uranium – AIEA/OCDE (2018)