Londres promet un âge d’or du nucléaire et investit 14 milliards de livres dans Sizewell C
Le gouvernement britannique renforce son pari sur l’énergie nucléaire avec un investissement historique de 14,2 milliards de livres dans le projet Sizewell C. Objectif : sécuriser l’approvisionnement énergétique, atteindre ses ambitions climatiques et relancer une filière industrielle stratégique.
Le Royaume-Uni est bien décidé à maintenir un soutien fort à l’industrie nucléaire. Après avoir annoncé un premier soutien de près de 6 milliards de livres en septembre dernier, le gouvernement a annoncé un investissement de 14,2 milliards de livres (environ 17 milliards d’euros) pour la construction de deux EPR à Sizewell C, dans le sud-est du pays. Cela comprend en particulier la construction de la centrale Sizewell C. Il s’agit de construire deux EPR, sous forme d’une réplique des réacteurs en construction à Hinkley Point.
« Nous avons besoin du nouveau nucléaire pour ouvrir un âge d’or d’abondance d’énergie propre, car c’est le seul moyen de protéger les finances des familles, de reprendre le contrôle de notre énergie et de nous attaquer à la crise climatique », a déclaré dans un communiqué Ed Miliband, le ministre britannique de l’Énergie. Sizewell C représente en effet un actif majeur avec une puissance de 3,2 GW. De quoi répondre aux objectifs du pays, qui vise 25 % d’électricité d’origine nucléaire en 2050, contre 15 % aujourd’hui (avec beaucoup d’actifs à fermer).
Malgré cet investissement majeur, le gouvernement britannique n’a pas précisé la date à laquelle une décision finale d’investissement est attendue. Selon la presse, celle-ci pourrait cependant avoir lieu début juillet à l’occasion d’un sommet entre Paris et Londres.
Un bénéfice économique et social
Rachel Reeves, la chancelière de l’Échiquier, atteste que Londres soutient « le plus grand programme de construction nucléaire depuis une génération. Cette décision clé permet de créer des milliers d’emplois, de relancer la croissance économique et de protéger le consommateur ». Le projet Sizewell devrait générer 10 000 emplois, dont 1 500 apprentissages.
« C’est aussi un vote de confiance envers Hinkley Point C, qui a permis de relancer l’industrie nucléaire britannique et d’acquérir l’expérience et les compétences dont bénéficiera Sizewell C », se félicite Simone Rossi, directeur général d’EDF Energy.
Choix du SMR Rolls-Royce
En plus de cette annonce pour le nucléaire de grande puissance, l’annonce du choix de Rolls-Royce pour construire le premier SMR britannique a été faite après un processus de sélection de deux années. Il s’agit d’un réacteur à eau pressurisée de 470 MW, dont la mise en service est attendue pour 2035 environ. ■