Le DOE veut recycler du plutonium militaire pour des réacteurs innovants
Le gouvernement américain souhaiterait fournir du plutonium de qualité militaire issu du démantèlement de tête nucléaire à des industriels américains, d’après Reuters. Ces derniers devront cependant prendre en charge le coût de construction et d’opération des sites de transformation en combustible nucléaire.
L’administration américaine chercherait à mettre à disposition environ 20 tonnes de plutonium militaire pour des exploitants nucléaires, apprend-on dans un article publié par Reuters le vendredi 22 août. Une source proche du dossier décrit ainsi à l’agence de presse que le Département de l’énergie (DOE) prévoit de proposer à l’industrie du plutonium issu d’ogives construites lors de la guerre froide et que les États-Unis se sont engagés à démanteler en 2000.
Si la matière sera bon marché, les industriels intéressés auront cependant à leur charge les coûts de transport, de conception, de construction et de démantèlement des installations pour recycler, traiter et fabriquer le combustible. Le DOE n’a ni confirmé ni infirmé cette information, déclarant à Reuters qu’il « évalue une variété de stratégies pour construire et renforcer la chaîne d’approvisionnement nationale en combustible nucléaire, y compris le plutonium ».
Retour en arrière
Ce projet fait suite aux ordres exécutifs signés par Donald Trump au mois de mai 2025, visant à arrêter l’entreposage des surplus de stocks de plutonium pour plutôt les utiliser comme source de combustible dans des réacteurs avancés. Lors de son premier passage à la présidence des États-Unis, Donald Trump avait pourtant mis fin au projet de conversion en MOX du plutonium de Savannah River, engagé avec Orano en 2007. Le DOE avait alors préféré la dilution et l’enfouissement du plutonium, cette solution étant jugée beaucoup plus viable sur le plan économique. ■