La filière nucléaire se dote d’un espace numérique collaboratif sécurisé
Un consortium de six acteurs du nucléaire et du numérique européen ont lancé Data4NUclearX. L’objectif : créer un espace numérique souverain et sécurisé pour l’industrie nucléaire, alors que les échanges de données doivent être multipliés par 10 en cinq ans.
Comme dans toutes les industries, la data représente aujourd’hui un aspect critique du nucléaire. Et avec la relance d’un programme de six puis huit EPR2 en France, la sécurisation des données ne peut être laissée de côté. Face à ce constat, six grands acteurs européens – EDF, CEA, Gifen, L’institut Mines-Télécom, Dawex et Sopra Steria – ont lancé le programme Data4NuclearX. L’objectif de ce projet est de « créer un espace numérique souverain et sécurisé d’échange de données », détaille EDF dans un communiqué publié le 5 novembre.
L’échange de données représente « un enjeu crucial dans un contexte de développement du nucléaire où les échanges pourraient être multipliés par 10 d’ici 5 ans pour atteindre un volume estimé à 25 millions de données échangées chaque année », poursuit l’entreprise française. Dans ce cadre, Data4NuclearX apporte une solution pour accompagner cette montée en puissance de la filière.
Atout pour la supply chain
Au-delà de la sécurisation des données, le projet doit aussi permettre à la chaîne d’approvisionnement de gagner en efficacité. « Parmi les premières mises en œuvre opérationnelles figurent les échanges autour du suivi de fabrication de matériels permettant d’accélérer les prises de décisions et réduire les délais », explique EDF. De quoi améliorer la qualité, la maîtrise des plannings et la traçabilité.
Le projet est actuellement à une étape de conception et de cadrage qui doit s’étendre jusqu’en 2027. Cette phase pilote qui se concentrera sur les trois utilisations prioritaires du projet sera suivie par un déploiement opérationnel et généralisé à partir de 2028. Le programme bénéficie du soutien de l’état au travers de France 2030.
Une équipe sur mesure
Chacun des six partenaires du programme à un rôle à jouer dans ce projet. EDF est le pilote et coordinateur du projet. Le CEA « met à contribution son expertise en sémantique des données et intelligence artificielle pour le développement d’outils destinés à fluidifier l’intégration des partenaires, en particulier des PME ». Le Gifen sert, pour sa part, à rassembler les entreprises de la filière pour travailler à la numérisation des projets.
L’Institut des Mines-Télécom participent à la phase de prototypage et d’expérimentation, en accompagnant notamment le passage à l’échelle de l’espace de données. La solution technologique d’échange est, elle, apportée par Dawex. Et Sopra Steria « mobilise ses expertises en architecture et en développement aux côtés des autres membres du consortium pour concevoir et mettre en œuvre les composants spécifiques nécessaires à la mise en œuvre de l’espace de données ». ■