Japon : l’atome toujours compétitif - Sfen

Japon : l’atome toujours compétitif

Publié le 22 mai 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Au Japon, quatre ans après l’accident de Fukushima, le nucléaire reste la source d’électricité la plus compétitive pour les prochaines décennies. C’est le résultat d’une étude menée par le Ministère de l’Economie qui a réactualisé le coût de production électronucléaire à la lumière de l’accident de mars 2011.

Cette étude compare le coût des moyens de productions d’électricité à l’horizon 2030. Elle confirme qu’avec un coût de production de 10,3 Yen/kWh, l’atome est une énergie compétitive que l’intégration des mesures complémentaires de sûreté, la prise en compte des accidents graves et le réajustement des coûts de démantèlement n’ont pas remis en question. Celui-ci a toutefois été revu à la hausse par rapport à un précédent rapport publié en 2011. À cette époque, le prix du kilowattheure avait été évalué à 8,9 yens. La nouvelle estimation prend désormais en compte les coûts de démantèlement et d’indemnistation des victimes en cas d’accident.

Bien qu’il soit en augmentation, ce coût de production est plus compétitif que celui des autres énergies : charbon (12,9 Yen/kWh), gaz liquéfié (13,4 Yen/kWh), éoliens (34,7 Yen/kWh) et photovoltaïques (16,4 Yen/kWh).

Actuellement, le Japon, pays pauvre en ressources énergétiques, importe en grandes quantités (et au prix fort) les combustibles fossiles dont il a besoin pour assurer sa production d’électricité. Avec la mise à l’arrêt de ses 48 réacteurs nucléaires, la part des énergies fossiles a crû. Ces énergies produisent désormais 85 % de l’électricité du pays. Les émissions de CO2 de l’île ont augmenté de 6 % en 2012 et le pays a dû se désengager des objectifs fixés par le protocole de Kyoto (1993)…

La présentation de ce rapport intervient quelques mois seulement avant la conférence sur le climat de Paris (COP21). Il est un atout pour le gouvernement japonais qui souhaite le redémarrage d’une partie des centrales du pays. Shinzo Abe, le premier ministre japonais, a indiqué à plusieurs reprises vouloir que le nucléaire reste une source significative de production d’énergie, à hauteur de 20 à 22 %. Une proportion qui permettrait d’accompagner progressivement le développement des énergies renouvelables tout en évitant le recours massif aux combustibles fossiles. Le gouvernement espère réduire les émissions de CO2 de 26 % d’ici 2030.

Publié par Maurice Mazière (GR21)