Isabelle Boekeme, qui vit en Californie, une région fortement touchée par les incendies ces dernières années, a tout d’abord souhaité se renseigner sur les impacts du changement climatique. « L’année dernière, pour la première fois nous pouvions nous rendre compte du changement climatique. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti. Et je me suis dit que je devais faire quelque chose », explique-t-elle à Grist[2], se remémorant les incendies qui ravageaient la forêt amazonienne et l’Australie en 2019.
Passionnée de sciences, son intérêt pour le nucléaire se manifeste lorsqu’un physicien de la NASA aborde le sujet des réacteurs au thorium sur Twitter. Curieuse, elle décide alors de consulter son entourage sur le nucléaire. « En discutant avec les gens autour de moi, j’ai constaté que tout le monde était d’accord sur deux points : premièrement, le nucléaire est plus sûr que la plupart des gens ne l’imaginent et deuxièmement, nous en avons besoin pour lutter contre le réchauffement climatique ». De plus en plus convaincue, au fil des lectures, que le nucléaire doit faire partie des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, Isabelle s’engage en créant un contenu destiné au grand public. Pour atteindre sa cible elle décide de « jouer avec l’algorithme » - le calcul qui permet le référencement de la vidéo – afin de pousser son contenu vers un jeune public grâce à ses comptes Twitter et TikTok, une application mobile de partage de vidéos.
Pour Isabelle, le manque de soutien au nucléaire est le fruit d’une mauvaise information ou d’un traitement du sujet qui se limite souvent aux accidents nucléaires et aux déchets. D’ailleurs, véhiculer elle-même de mauvaises informations est l’une de ses plus grandes peurs, c’est pourquoi elle fait valider par différents experts ses vidéos.
« Mon objectif est que notre civilisation tourne la page des combustibles fossiles », a-t-elle déclaré. « Et si le nucléaire est cet outil incroyablement puissant dont nous disposons pour lutter contre le changement climatique, je ne vois pas pourquoi nous ne devrions pas l'utiliser, ou que ça ne fasse pas au moins partie de la conversation ».
[1] Magazine en ligne américain créée en 1999 publiant des articles sur la protection de l’environnement.