L’industrie nucléaire part à la recherche de sa « licorne »

Pour accélérer les temps d’innovation et « disrupter » leurs modèles classiques, les grandes entreprises font de plus en plus appel à des startups. Agiles par nature (petites structures), décomplexées (ne se sentant pas tributaires du poids du passé), ces jeunes pousses challengent les organisations, les codes, et apportent du sang neuf, essentiel pour ne pas se faire « ubériser ». L’industrie nucléaire, comme tous les secteurs hautement technologiques, attirent ces talents. Les géants du secteur, EDF et Westinghouse, mettent tout en place pour dénicher la future « licorne »[1].

Avec EDF Nouveaux business, l’électricien veut trouver des nouveaux relais de croissance

L’électricien français vient de lancer EDF Nouveaux Business : une branche chargée de travailler avec les startups pour faire émerger de nouveaux relais de croissance pour le Groupe. A la fois fonds d’investissement et incubateur, cette entité hybride doit permettre aux startups externes et aux collaborateurs qui ont une âme d’entrepreneur de transformer une bonne idée en nouveaux business. EDF Nouveaux Business a ainsi prévu d’investir 40 millions d’euros en deux ans dans dix startups.

Pour bénéficier d’un soutien, l’originalité ne suffira pas, le produit devra répondre à des notions de coûts, de maturité et de capacité d’exportation. Les start-up sélectionnées bénéficieront de la force de frappe d’EDF : support technique, tests sur le terrain et référencement dans les communications de l’entreprise. 

L’intelligence artificielle au service de la maintenance

EDF souhaite encourager ses collaborateurs à être les premiers moteurs de la transformation du Groupe.

En 2018, une première offre devrait voir le jour : « EDF Métroscope », le stéthoscope des sites. « Il s’agit d’un système d’intelligence artificielle développé par nos chercheurs pour diagnostiquer en temps réel les pertes de performance d’une installation industrielle. C’est un projet qui est en cours de déploiement sur le parc nucléaire et qui a vocation à être commercialisé pour nos clients industriels à l’externe » explique Michel Vanhaesbroucke le directeur d’EDF Nouveaux Business.

Un appel à projet pour le démantèlement 4.0

EDF cherche également des start-ups dans le démantèlement, un marché dans lequel le groupe aspire à devenir un acteur de référence au plan mondial.

Ce mois-ci, EDF lance un appel à projet sur deux segments : l’ingénierie de conception (caractérisation des installations, simulation des scénarios de démantèlement, etc.) et l’ingénierie de réalisation permettant notamment de disposer de méthodes plus automatisées et plus sures pour les opérateurs.

« Nous recherchons des techniques en voie de maturité ou déjà implantées dans d’autres secteurs et susceptibles d’être adaptables à la déconstruction et au démantèlement en milieu nucléaire. Ces solutions devront être plus performantes et plus rapides que celles actuellement disponibles sur le marché : coût, qualité, délai, gestion et réduction des risques. » rappelle Sylvain Granger, Directeur des Projets Déconstruction-Déchets du Groupe EDF.

Westhinghouse cherche des solutions innovantes pour développer les synergies nucléaire-renouvelables

Westinghouse se saisit aussi de ces nouvelles méthodes d’innovation. L’entreprise américano-japonaise lance un appel à candidatures pour son accélérateur d’innovation : WeLink. Les domaines d’activités concernés sont : les technologies d’intégration du nucléaire et des renouvelables, la cybersécurité, les technologies de stockage des déchets radioactifs ou encore le traitement des combustibles usés. Les candidatures sélectionnées présenteront leur innovation le 11 décembre à Nivelles, lors d’un Pitch Day qui se tiendra en vidéo-conférence entre les bureaux de Westinghouse en Belgique et ceux de Pittsburgh aux États-Unis. Le démarrage du programme est ensuite planifié pour le 1er février 2018.

Tous les détails pratiques et techniques sur : westinghousenuclear.com/welink

Crédit photo : EDF / Getty Images