Historique ! L’EPR de Flamanville connecté au réseau électrique national - Sfen

Historique ! L’EPR de Flamanville connecté au réseau électrique national

Publié le 23 décembre 2024

L’EPR de Flamanville a franchi une étape historique en se connectant au réseau électrique national le vendredi 20 décembre 2024. Le plus puissant réacteur en France consolidera la place du pays comme l’un des champions de l’électricité bas carbone en Europe et met la filière sur les bons rails pour le programme EPR2.
C’est un jalon historique pour le nucléaire français. Le vendredi 20 décembre 2024 à 11h48, l’EPR de Flamanville a été officiellement connecté au réseau électrique national. Cette étape marque un tournant pour la filière nucléaire française, qui n’avait pas vu le démarrage d’un nouveau réacteur depuis celui de Civaux 2, il y a 25 ans. « C’est un grand moment pour notre pays et pour notre industrie nucléaire, » a déclaré le Président de la République Emmanuel Macron, saluant « une réussite technologique et industrielle au service de la transition énergétique. »

Montée en puissance progressive jusqu’en 2026

Après la première réaction nucléaire survenue le 3 septembre 2024, les équipes d’EDF ont mené un programme d’essais intensifs pour garantir la sûreté et la fiabilité du réacteur. À partir de cette première connexion, le réacteur entame une montée progressive en puissance, atteignant 20 % dans un premier temps, avant de viser les 100 % d’ici l’été 2025.

Conformément aux procédures, Flamanville 3 sera soumis à une série d’essais, avec des phases de connexion et de déconnexion au réseau. En 2026, une première visite de contrôle (VC1) sera réalisée pour vérifier l’état de l’installation et remplacer le couvercle de la cuve, qui présentait des anomalies détectées lors de la fabrication. Ce cycle de production initial devrait générer environ 14 TWh d’électricité d’ici la première maintenance programmée.

Un symbole de la relance nucléaire française et mondiale

La connexion de l’EPR de Flamanville au réseau survient à un moment clé, alors que le nucléaire connaît une renaissance mondiale. Ce projet illustre la capacité de l’industrie française à relever des défis technologiques majeurs, malgré les retards et surcoûts qui ont émaillé le chantier.

« Ce succès prouve que nous avons tiré les leçons des difficultés rencontrées pour bâtir une filière nucléaire robuste et innovante, » a affirmé Luc Rémont, PDG d’EDF. « c’est l’accomplissement d’un effort titanesque qui a fini par payer. Un long chemin, qui n’a été ni facile, ni parfait, mais qui aboutit au bénéfice des Français. Nous en tirons tous les enseignements pour réussir la relance du nucléaire que nous avons décidée avec le Président de la République », explique la ministre de l’Energie Agnès Pannier-Runacher.

La relance du nucléaire annoncée par Emmanuel Macron en 2022 prévoit la construction de six nouveaux réacteurs EPR2, avec une option pour huit autres. Flamanville 3 rejoint ainsi les trois EPR déjà en fonctionnement dans le monde, en Chine et en Finlande, consolidant la position de la France en tant que leader dans le domaine.

Renforcer la place de la France comme premier exportateur d’électricité bas carbone

Avec une production électrique prévue de 360 TWh en 2024, la France reste le premier exportateur d’électricité bas carbone en Europe. L’entrée en service de l’EPR de Flamanville permettra de renforcer cette position stratégique, à un moment où la demande d’énergie décarbonée ne cesse de croître.

Ce réacteur de nouvelle génération, d’une puissance nominale de 1 650 MW, pourra alimenter environ deux millions de foyers en électricité. Il contribue ainsi directement aux objectifs climatiques français et européens, tout en assurant la compétitivité économique de la France grâce à une énergie à faible coût et faiblement carbonée. ■