G7 : les ministres de l’énergie s’engagent en faveur du nucléaire
Une nouvelle réunion des ministres de l’Énergie et de l’Environnement du Groupe des sept (G7) s’est tenue du 30 au 31 octobre 2025 à Toronto au Canada. Les ministres y ont pris un certain nombre d’engagements en faveur de l’énergie nucléaire et commencent à reconnaitre le rôle prochain de la fusion nucléaire pour répondre aux besoins énergétiques.
La réunion des ministres devait permettre de faire le point sur la mise en œuvre des engagements pris en matière d’énergie et d’environnement par les dirigeants du G7 lors du Sommet de Kananaskis en juin 2025. Plusieurs sujets ont ainsi été abordés, tels que la sécurité et l’accessibilité énergétiques, la protection des milieux naturels ou encore l’économie circulaire et l’efficacité des ressources.
Minéraux critiques et transition énergétique pour tous
Lors de la réunion de juin des dirigeants du G7, l’accent avait été mis, entre autres, sur la sécurité énergétique et la transition numérique. Ces secteurs dépendent d’une chaîne d’approvisionnement sûre et responsable en minéraux critiques. Les dirigeants reconnaissaient alors qu’une collaboration internationale accrue était indispensable pour éviter « les pratiques déloyales et contraires au marché ». La diminution de ces risques passe notamment par la diversification et la réduction des dépendances stratégiques. Pour atteindre cet objectif, le G7 a lancé l’Alliance pour la production de minéraux critiques, en partenariat avec des partenaires internationaux.
Par ailleurs, les dirigeants ont également échangé sur le besoin d’engager des transitions énergétiques équitables, intégrant des solutions innovantes et durables, afin d’améliorer l’accès à l’énergie et sa disponibilité dans tous les pays, notamment ceux émergents.
Une série d’engagements pour l’énergie nucléaire
« Nous reconnaissons la nécessité de renforcer la sécurité énergétique mondiale et de répondre à la demande énergétique croissante, notamment celle engendrée par l’électrification, la numérisation et l’intelligence artificielle. », déclarent les ministres de l’énergie. Dans ce contexte, les représentants des pays membres ne font pas l’impasse sur l’énergie nucléaire, comme source d’énergie de base non émettrice de CO2, et s’engagent également au développement et au déploiement de technologies nucléaires innovantes, notamment avec les SMR et les réacteurs avancés.
En conséquence, une série d’engagements a été prise par et pour ceux qui ont recours à l’énergie nucléaire ou du moins qui la soutiennent.
- Le respect et le rehaussement des standards en matière de sûreté, de sécurité et de non-prolifération nucléaires. Ils reconnaissent pour cela le rôle de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et des différentes autorités nucléaires indépendantes de chaque pays.
- La définition de principes de haut niveau, basés sur des solutions robustes et durables, pour une gestion responsable des déchets nucléaires. Ils soutiennent ainsi la poursuite des échanges avec les communautés locales pour les sites concernés.
- La sécurisation des chaînes d’approvisionnement dont dépend l’énergie nucléaire, en particulier pour le combustible.
- La création d’un environnement politique et réglementaire propice à un développement et une exploitation rapides, sûrs et stables des installations nucléaires.
- Le soutien à un déploiement responsable dans les pays tiers, notamment par le biais d’une coopération renforcée entre les agences de crédit à l’exportation, les banques multilatérales de développement et les autres institutions financières internationales.
- La mise en place d’environnements commerciaux favorables, rendus possibles par des approches réglementaires équilibrées et des processus d’autorisation plus réactifs, sans compromettre la sécurité, ainsi que par un développement accru de la main-d’œuvre grâce à des programmes de formation ciblés et à la promotion de l’engagement des institutions financières internationales dans les projets d’énergie nucléaire.
- L’innovation dans les technologies nucléaires nouvelles et émergentes pour alimenter les infrastructures numériques énergivores, renforcer les systèmes énergétiques résilients et soutenir les services essentiels.
Une mention pour la fusion
La fusion nucléaire commence à prendre de plus en plus de place dans les sphères politiques et économiques. Elle n’est donc pas mise de côté lors de cette réunion, puisque les ministres reconnaissent que « dans le futur, l’énergie de fusion a le potentiel de contribuer de façon significative à répondre à la demande énergétique croissante. » Par ailleurs, compte tenu du contexte dynamique marqué par des progrès récents et une intensification des investissements dans ce domaine, ils soulignent l’importance d’« une collaboration internationale soutenue avec des partenaires de confiance, favorisant les investissements privés et la participation du public ».
Ils insistent aussi sur la poursuite de la coopération entre les centres spécialisés et le besoin d’harmonisation des normes et l’adoption d’approches cohérentes en matière de réglementation de la fusion entre les États membres du G7, afin de permettre le déploiement des technologies dans un avenir proche. ■