En France, les émissions de CO2 continuent d’augmenter
Pour la seconde année consécutive, la France a augmenté ses émissions de CO2, +4 % en 2017 selon le Ministère de l’Environnement. Pourtant, le budget consacré à la politique climatique ne cesse de croître, dépassant même les dépenses de certains ministères régaliens.
En plein débat sur la PPE, une mauvaise nouvelle vient de tomber : pour la troisième année consécutive, au lieu de diminuer, les émissions de gaz à effet de serre ont continué de croître. Selon le Commissariat général au développement durable, à climat constant, les GES du mix énergétique français ont augmenté de 4 %.
Deux secteurs continuent de concentrer près de la moitié (48 %) des émissions : le transport et l’habitat. Pour ces deux secteurs, l’écart par rapport à la trajectoire climatique visée par la France est considérable : le transport s’écarte de 6 % par rapport à la trajectoire et le bâtiment de 11 %.
Désormais, pour rejoindre la trajectoire cible, « la tendance de réduction des émissions » devra être en moyenne de 3,5 % par an de 2015 à 2050…
Cette augmentation est notamment liée au redémarrage de l’activité économique, lequel a entrainé une hausse de la demande : la consommation d’énergie primaire a augmenté de 1,6 % et la consommation d’électricité de 0,8 %, malgré une année « globalement assez douce ». L’année a notamment été marquée par un recours accru aux centrales thermiques à combustion fossiles, bien que les productions éolienne et solaire photovoltaïque aient pourtant continué leur progression (+ 14 % et + 12 %).
La France s’est dotée d’un instrument de pilotage permettant de vérifier qu’elle respecte sa trajectoire, le « Suivi de la Stratégie Nationale Bas-Carbone ». Ce Suivi nous apprend que le budget consacré à la politique climatique croît rapidement et qu’il dépasse les dépenses de certains ministères comme celui de la Justice. En 2017, près de 60 % des 9,502 milliards d’euros ont bénéficié au secteur électrique (nouvelles énergies renouvelables), dont les émissions de gaz à effet de serre ne représentent que 6 % du total français.
Ces mauvais chiffres rappellent la nécessité de consacrer d’importants efforts pour décarboner le transport et l’habitat. Pour parvenir à une décarbonisation profonde, la SFEN a montré que l’énergie nucléaire sera un socle essentiel pour électrifier les usages mais également pour produire de l’hydrogène par électrolyse ou encore pour développer les biocarburants de synthèses.