FNPM : la voix de l’équipe de France du nucléaire à l’export - Sfen

FNPM : la voix de l’équipe de France du nucléaire à l’export

Publié le 1 juin 2016 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Encouragée par un marché international en pleine mutation, la filière nucléaire française se restructure. Si le symbole de cette réorganisation s’incarne dans le rapprochement entre EDF et AREVA NP, les choses bougent plus largement sur l’ensemble du secteur, les industriels ayant la volonté de renforcer leur présence internationale.

Sur cette base et tout en s’appuyant sur ses atouts, la filière se réinvente pour permettre à toutes ses entreprises, quelle que soit leur taille, de s’organiser pour gagner ensemble de nouveaux marchés à l’export. La démarche France Nuclear Performance Model (FNPM), lancée sous l’égide du Comité Stratégique de la Filière Nucléaire, porte cette ambition. 

 

Se coordonner pour conquérir de nouveaux marchés

Ces dernières années, le marché mondial de l’énergie a fortement évolué. La crise financière, l’accident de Fukushima Daiichi, le développement massif de nouvelles énergies – entre autres – ont affecté le secteur du nucléaire et ralenti son développement. 

L’industrie nucléaire française n’a pas échappé à ces bouleversements et se trouve à une période charnière de son histoire. Sur le marché intérieur, la production d’électricité nucléaire est, et restera, incontournable dans le mix énergétique national pour de nombreuses décennies et accompagnera la transition énergétique. Pour l’économie du pays, il est essentiel, tout en garantissant le plus haut niveau de sûreté dans leur exploitation, de réussir la prolongation de la durée de fonctionnement des réacteurs. Pour la filière française, c’est le défi majeur des années à venir. 

Mais tout en relevant ce défi, il faut aussi de partir à la conquête de nouveaux marchés. Face à l’urgence climatique, chaque pays se doit de privilégier des moyens de production d’électricité bas carbone (nucléaire et renouvelables). Et donc repenser son mix énergétique. En la matière, avec 58 réacteurs nucléaires en exploitation, 9 en déconstruction et 1 en construction sur le territoire, les industriels du nucléaire français montrent chaque jour les preuves de leur savoir-faire.

EDF est présent sur environ 20 % des réacteurs dans le monde (comme propriétaire-exploitant et/ou en participation), AREVA NP intervient sur plus de 300 réacteurs et 70 % des 2 500 entreprises du secteur nucléaire français exportent leur savoir-faire au-delà des frontières de l’Hexagone. Chaque année, le chiffre d’affaires des biens et services nucléaires français réalisé à l’international s’élève à environ 5 milliards d’euros, l’équivalent d’un mois de déficit commercial national.

Grâce à son expertise reconnue sur l’ensemble du cycle d’une installation nucléaire, la filière française dispose de nombreux atouts pour tirer son épingle du jeu. Toutefois, cette reconnaissance internationale n’est pas une fin en soi. Il est important que l’équipe de France identifie des synergies et que ses joueurs soient solidaires pour gagner de nouveaux marchés dans un contexte très concurrentiel. 

 

Une démarche collaborative et solidaire

Partant de ce constat, les industriels ont décidé de construire, avec le soutien des ministères et des institutionnels, la démarche France Nuclear Performance Model, initiative dont l’objectif est de coordonner « l’équipe de France du nucléaire » à l’export.

Porté par le Comité Stratégique de la Filière Nucléaire (CSFN) et s’appuyant sur le modèle « EDF Nuclear Performance Model » (ENPM) de l’énergéticien, le FNPM a une vocation commerciale, avec une approche transverse et collaborative. Leader de la filière, EDF se positionne là principalement comme apporteur d’affaires et appui pour les entreprises du secteur qui adhèreront au FNPM.

Lancé officiellement le 20 mai dernier lors d’un premier séminaire auquel ont participé plus de quarante entreprises, ce grand réseau rassemblera des entreprises de toute taille, avec pour ambition de couvrir, à l’image de l’ENPM, l’ensemble des activités du cycle de vie d’une installation nucléaire. Le FNPM créera des synergies et rendra plus lisible la diversité de l’offre française aux potentiels clients étrangers.

Dès ce premier événement, les échanges ont montré le vif intérêt que le concept et les objectifs du FNPM génèrent. Très lucides, les acteurs de la filière sont bien conscients que tout ne se fera pas en un jour et que des difficultés devront naturellement être surmontées avant d’arriver aux résultats attendus. Echanger sur les vraies problématiques, les analyser ensemble pour les résoudre et communiquer en toute franchise sont les trois caractéristiques principales de l’état d’esprit qui a animé ce rassemblement inaugural.

 

C’est le début d’une démarche qui demandera de la persévérance. Mais l’approche pragmatique du FNPM génère déjà un grand enthousiasme et une dynamique positive bénéfique à l’ensemble des acteurs de la filière nucléaire française. 

Crédit photo : EDF

Publié par Boris Le Ngoc (SFEN) et Isabelle Jouette (SFEN)