Flamanville 3 à 80 % de puissance, plein cap sur la mise en service industrielle
Alors que Flamanville 3 atteint les 80 % de capacité nominale, EDF se projette déjà au-delà de la pleine puissance prévue avant la fin de l’automne. En effet, le groupe a fixé la date de début de la visite complète de l’installation au 26 septembre 2026. Cet arrêt de 350 jours est la dernière grande étape réglementaire avant que l’EPR ne trouve sa vitesse de croisière.
« C’est un jour important pour Flamanville 3, ses salariés et partenaires industriels, puisqu’en tout début d’après-midi, l’EPR a atteint 80 % de puissance, soit environ 1 200 MW », s’est félicité Sébastien Miossec, directeur délégué à la production d’EDF, lors d’une conférence de presse le mercredi 12 novembre. Pour autant, le temps des congratulations sera court. EDF a encore du travail. En effet, le groupe prépare la visite complète de l’installation. Un arrêt de 350 jours qui débutera le 26 septembre 2026 et permettra à terme l’utilisation de l’unité comme n’importe quelle autre tranche nucléaire du parc français.
Une étape importante
Les essais pour dépasser les 60 % de capacité nominale du réacteur ont tous été satisfaisants. « Ils ont permis de valider l’ensemble des éléments constitutifs de ce palier et d’autoriser la montée jusqu’à 80 % de puissance », détaille Sébastien Miossec. Cette nouvelle étape permet à EDF de lancer une nouvelle batterie de tests pour, à terme, solliciter l’autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). L’accord du gendarme du nucléaire est obligatoire pour que Flamanville 3 atteigne sa puissance maximale.
« Nous confirmons que nous visons toujours les 100 % de capacité avant la fin de l’automne 2025 », poursuit Sébastien Miossec. Au plus tard donc le 21 décembre, soit un an jour pour jour après la première connexion de l’unité au réseau électrique français. L’atteinte de ce dernier palier entraînera à nouveau une série de tests qui mèneront à la mise en service industrielle de l’installation « dans le courant du premier trimestre 2026 ».
Pour rappel, si Flamanville 3 n’est pas encore officiellement en service commercial, l’électricité produite par l’unité depuis son raccordement au réseau électrique français est bien vendue. « La production de l’EPR fait partie de l’approche commerciale d’EDF qui la prend en compte pour les trajectoires de production de l’entreprise pour les années 2025 à 2027 », indique Sébastien Miossec.
Un an d’arrêt
« Une fois que les essais à 100 % de puissance seront terminés, il y a une tranche qui va rentrer complètement en exploitation et qui délivrera le maximum de sa puissance d’ici sa mise à l’arrêt », souligne Sébastien Miossec. Comme tous les réacteurs du parc français, Flamanville 3 doit passer par une visite complète, qui débutera le 26 septembre 2026. Cette phase de test et de maintenance doit avoir lieu au plus tard 30 mois après le premier chargement de combustible dans le réacteur. « Cette étape est à peu près l’équivalent d’une visite décennale doublée d’un check-up complet de l’installation », précise le directeur délégué à la production d’EDF.
Parmi les grands chantiers, on retrouve notamment des essais de pression à 205 bars du circuit primaire fonctionnant à 155 bars normalement. De la même manière l’enceinte de confinement sera testé sous pression pour vérifier son étanchéité. La cuve du réacteur doit également être contrôlée et inspectée. Mais l’unité va aussi être améliorée, notamment avec le remplacement du couvercle de cuve et des améliorations du contrôle-commande. Environ 20 000 ordres de travail seront réalisés lors de cette phase, ce qui nécessitera la mobilisation de 2 500 personnes sur site au pic de l’activité et la participation d’un total de 200 partenaires industriels. « Ces modifications intègrent un certain nombre d’évolutions réglementaires », ce qui explique la durée de cette étape.
Alors que la dernière visite complète en France à Civaux 1 avait duré 290 jours, celle de Flamanville 3 nécessitera 60 jours de plus. A condition que le calendrier prévisionnel soit respecté. « En plus des évolutions réglementaires plus prescriptives en 20 ans, cette extension de la durée s’explique aussi par la nouveauté que représente l’EPR et des matériels associés », note Sébastien Miossec. Cette année de tests marquera cependant la dernière grande étape avant l’entrée en service commerciale de l’unité, 20 ans après l’obtention de son décret d’autorisation de création.