Les études montrent qu’il faudra mobiliser toutes les technologies bas carbone

Les scénarios des grandes institutions internationales sont unanimes, il faudra plus de nucléaire à l’avenir pour réduire les émissions de CO2 tout en répondant aux besoins de consommation.
Scénarios 2DS/B2DS de l’OCDE-AIE
En juin 2017, l’AIE a publié de nouveaux scénarios, dont le scénario 2DS (limitation du réchauffement climatique à 2°C en 2100) et le B2DS (« beyond 2DS », 1,75°C en 2100). Ces scénarios ont fait l’objet de relectures par 300 experts d’horizons variés, notamment du monde académique et de nombreuses institutions. L’AIE y recommande des actions dans tous les secteurs, et s’appuie sur un large portefeuille de technologies, permettant à la fois de satisfaire la demande croissante en énergie tout en réduisant les émissions.
Les nouveaux scénarios 2DS et B2DS reposent sur une forte électrification des usages : l’électricité représenterait près du quart de la demande totale d’énergie en 2060. Dans le 2DS et le B2DS elle devient le plus grand vecteur énergétique final, légèrement devant le pétrole. Le changement est particulièrement notable dans le secteur des transports.
Dans le scénario 2DS, l’AIE vise désormais une total décarbonation du secteur mondial de l’électricité d’ici 2060. Dans le scénario B2DS, les émissions deviennent négatives. Les deux nécessitent le déploiement à grande échelle de toutes les technologies bas-carbone disponibles, renouvelables, nucléaire, et combustibles fossiles avec CCS.
Dans le scénario 2DS, le nucléaire représente en 2050 10 % du mix électrique. Dans le scénario B2DS, où la contrainte est plus sévère, sa part de production représente 15 % en 2060, correspondant à un doublement de la capacité installée pour atteindre 1 062 GW d’ici 2060. La Chine à elle seule représente 28 % de la capacité mondiale, le reste de la capacité restant très concentrée dans l’OCDE. En parallèle, il est important de relever que l’analyse par l’AIE des progrès des technologies bas-carbone est désormais très réservée concernant les perspectives de déploiement du CCS – technologie encore embryonnaire – pour contribuer à l’effort de décarbonation. Ces difficultés impliquent que la mobilisation de l’ensemble des autres technologies bas-carbone- renouvelables et nucléaire- jouera un rôle d’autant plus important.