Ce soutien vient également de l’aile gauche du parti démocrate, dont Alexandria Ocasio-Cortez, parlementaire représentante du 14ième district de New York[1], qui a déclaré en mai dernier que le nucléaire était « un élément important du mix énergétique », et que « le Green New Deal était ouvert au nucléaire », alors que le nucléaire ne figure pas dans ce document présenté en février 2019.
Le Green New Deal est un programme visant à lutter contre le changement climatique et les inégalités sociales tout en relançant l’économie. Ce programme, dont le nom fait référence au « New Deal » de 1933 du Président Roosevelt, est à l’initiative d’Alexandria Ocasio-Cortez et du sénateur Edward John Markey.
Un consensus démocrate ?
D’autres personnalités démocrates ont changé d’avis sur l’énergie nucléaire à l’image de John Kerry, 68ème secrétaire d’Etat de 2013 à 2017.
« Je me souviens de l’intensité des débats sur le nucléaire en 1970 lors du « First Earth Day[3] ». J’étais alors de l’autre côté. Mais étant donné l’ampleur du défi auquel nous devons faire face aujourd’hui et les progrès réalisés sur la GEN IV, allons-y ! Aucune autre alternative, zéro émission ! », avait-il déclaré au Massachusetts Institute of Technology (MIT)[4] en 2017.
Lors de la précédente élection présidentielle opposant Donald Trump à Hillary Clinton en 2016, la candidate démocrate soutenait également le nucléaire. Elle avait déclaré qu’elle ne souhaitait pas de fermeture précoce de centrale nucléaire, en particulier celle d’Indian Point, au nord de New-York.
« Fermer rapidement les réacteurs nucléaires du pays revient à mettre l’idéologie au-dessus de la science et cela complique, notamment économiquement, la construction d’un futur bas carbone »[5], avait-elle résumé.
Un consensus national ?
Les deux partis ont fait part d’un soutien important en faveur de l’énergie nucléaire, lors du vote de la loi pour l’innovation et la modernisation de l’énergie nucléaire dite NEIMA votée à 361 voix contre 10, puis validée et signée par le président Trump en janvier 2019[6].
Le ministère de l’Energie (Department of Energy (DOE)) promeut et encourage largement le développement de nouvelles technologies nucléaires notamment à travers le programme GAIN, destiné à accéléré l’innovation dans le l’énergie nucléaire.
Climat, nucléaire et accords de Paris
Le nucléaire est considéré comme une énergie d’avenir, en particulier les nouvelles technologies en développement. En effet, les difficultés rencontrées lors de la construction des réacteurs AP1000 à Vogtle laissent penser que le nucléaire de demain, aux Etats-Unis, se composera de petits réacteurs modulaires, les SMR. Néanmoins, cet engouement pour le nucléaire n’est pas forcément motivé par une conscience écologique. Bien que Dan Brouillette, républicain et secrétaire au ministère de l’Energie, souligne régulièrement les qualités de l’énergie nucléaire[1], notamment pour « la réduction des émissions carbone qui est une partie intégrante de la stratégie énergétique » (déclaration en avril 2020), le Président Trump, lors de son arrivée au pouvoir a signé la sortie des accords de Paris en 2017. De plus, la politique économique et énergétique a été marquée par l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Afin de mener cette politique à bien, c’est Scott Pruitt, climato-sceptique, qui fut nommé à la tête de l’Agence de l’environnement en 2016. Son successeur, Andrew Wheeler, toujours en place, est un ancien lobbyiste de Murray Energy, un industriel minier (charbon)[2]. Aujourd’hui, un américain émet trois fois plus de CO2 qu’un Français[3].