Aux Etats-Unis, les citoyens manifestent contre la fermeture des centrales nucléaires
Après New York, l’Illinois est le second Etat américain à adopter un mécanisme permettant de soutenir les technologies bas carbone. Baptisée « Future Jobs Energy », cette loi a été soutenue par la société civile, venue manifester pour s’opposer à la fermeture des centrales nucléaires.
L’Illinois reconnaît à son tour les bénéfices du nucléaire pour l’environnement
Le 7 décembre, le gouverneur de l’Illinois a ratifié la loi sur l’énergie et l’emploi (« Future Jobs Energy Bill »). Celle-ci garantit un soutien financier à l’énergie nucléaire sur le modèle du mécanisme développé récemment par l’Etat de New York.
Aux Etats-Unis, l’essor du gaz de schiste (dont les émissions de CO2 sont 30 fois supérieures à celle de l’énergie nucléaire) a entraîné une baisse des prix de l’électricité menaçant de fermeture deux centrales nucléaires de l’Illinois : Quad Cities et Clinton.
Comme l’Etat de New York avant lui, l’Illinois a décidé de prendre des mesures exceptionnelles permettant de préserver et de développer les technologies bas carbone : nucléaire et renouvelables.
Quand les citoyens s’opposent à la fermeture de leurs centrales
En amont de la loi, de nombreuses personnalités scientifiques et écologistes se sont mobilisées pour empêcher la fermeture des centrales nucléaires, parmi elles : le père des climatologues James Hansen, le prix nobel Burton Richter, ou encore le prix Pulitzer Richard Rhodes. Dans une lettre ouverte adressée aux décideurs de l’Illinois, ils rappelaient : « L’Illinois est l’Etat qui génère le moins de gaz à effet de serre. Le nucléaire assure plus de la moitié de la production de l’Illinois et 90 % de sa production bas carbone. Les centrales peuvent encore être exploitées de nombreuses années et même pendant plusieurs décennies ».
La société civile s’est également engagée. Sous l’impulsion de Michael Shellenberger plusieurs écologistes ont fondé une nouvelle ONG « pro-énergies bas carbone » baptisée : « Environnemental Progress ». Ces derniers mois, ces écolos (« éco-modernistes ») mènent campagne pour empêcher la fermeture des centrales nucléaires existantes. De Springfield à Albany en passant par Sacramento et New-York (devant la tour TRUMP !), plusieurs dizaines de ces écolos d’un nouveau genre défilent, pancartes seventies à la main, dans les rues et devant les centrales.
Le Sierra Club, ONG environnementale fondée en 1892, a également soutenu l’adoption de la loi « Future Jobs Energy Bill ».
Fermer les centrales entraînerait une hausse des émissions de CO2
Selon l’Agence pour la protection de l’environnement de l’Illinois et les calculs du mouvement Environnemental Progress, la fermeture des trois réacteurs de la centrale de Clinton aurait entraîné une hausse des émissions de CO2 équivalente aux émissions générées par deux millions de voitures.
Chaque année, les centrales de Clinton et de Quad Cities produisent 22 milliards de Kwh bas carbone, soit autant que l’ensemble des capacités renouvelables de l’Etat.
Les différents exemples montrent que la fermeture de centrales nucléaires est compensée par la production d’énergie fossile : gaz, charbon, etc.