EDF lance France Nucléaire 2 pour soutenir les PME clés du secteur

EDF et plusieurs industriels clés relancent leur soutien à la filière nucléaire française avec le lancement du fonds France Nucléaire 2. Doté dans un premier temps de 100 millions d’euros, ce nouvel outil d’investissement vise à accompagner les PME et ETI stratégiques du secteur, en capitalisant sur les succès du premier fonds lancé en 2021. Ouvert à de nouveaux co-investisseurs privés, FFN 2 entend renforcer sa capacité d’action pour répondre aux défis du nouveau nucléaire.

EDF a annoncé le 13 mai le lancement du fonds France Nucléaire 2 (FFN 2), qui vise à investir dans des entreprises au savoir-faire important pour les besoins de la filière nucléaire. Son prédécesseur a financé 11 participations entre 2021 et 2024, pour un montant total de 100M€. Le nouveau véhicule d’investissement s’appuie sur le soutien d’un groupe de grands acteurs industriels menés par EDF. Il veut capitaliser sur le succès d’un premier fonds créé en 2021 en s’ouvrant davantage à des co-actionnaires privés.

Ainsi, Orano, TechnicAtome et Framatome se sont associés à EDF pour boucler le premier tour de financement du FFN 2, aux côtés de Siparex, un spécialiste français du capital investissement déjà aux commandes du premier fonds. Il est doté pour l’heure de 100 millions d’euros, mais vise à tripler ce montant en embarquant d’autres acteurs industriels et des investisseurs institutionnels privés.

Détenu à parité par l’Etat et EDF, le fonds France Nucléaire originel a apporté son soutien à des PME et ETI opérant dans différents domaines critiques pour la filière, comme la société d’ingénierie Vulcain, qui travaille sur la conception des bâtiments des EPR2 ; l’équipementier spécialiste des gants de protection Piercan ; ou encore le fabricant de matériel électrique JST Transformateurs. Il a investi à un horizon d’une dizaine d’années.

Poursuivre l’effort avec de nouveaux partenaires

Le FFN2 a présenté son premier investissement lors de son lancement, consacré à l’entreprise Ekoscan Integrity Group. Ce fournisseur de solutions de contrôle non-destructif a notamment travaillé avec EDF sur le phénomène de corrosion sous contrainte, rappelle L’Usine Nouvelle. Le fonds intervient en co-investissement avec un autre spécialiste français du private equity, Eurazeo ; ainsi qu’ALIAD, la filiale d’accompagnement de start up du groupe Air Liquide – car Ekoscan travaille également sur l’intégrité du stockage de l’hydrogène.

Un tel scénario de co-investissement, qui existait aussi pour le premier véhicule (par exemple pour le spécialiste de la robotique Siléane), consolide le soutien financier que peut apporter le fonds, en s’appuyant sur des applications qui intéressent aussi d’autres secteurs industriels. La stratégie du FFN 2 est d’intégrer potentiellement de tels co-investisseurs à son capital, lui permettant d’atteindre sa taille cible de 300M€ et de relever le montant alloué à chaque participation (de 20M€ pour le premier fonds à 50M€).

A l’heure où la filière se prépare à répondre à l’afflux de besoins pour les projets du nouveau nucléaire, le fonds participe à donner les moyens à ses acteurs de « préparer l’avenir« , comme l’a souligné Xavier Ursat, Directeur Exécutif Groupe EDF, en charge de la Direction Stratégie, Technologies, Innovation et Développement, dans le communiqué accompagnant le lancement du FFN 2. ■