Dukovany : EDF obtient le gel du contrat nucléaire avec KHNP - Sfen

Dukovany : EDF obtient le gel du contrat nucléaire avec KHNP

Publié le 7 mai 2025

Le contrat de construction de deux réacteurs nucléaires attribué à Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP) en République tchèque a été suspendu par le tribunal régional de Brno le 6 mai 2025, suite à une action en justice d’EDF. Le groupe français conteste la transparence de l’appel d’offres lancé par le gouvernement tchèque et soutenu par l’énergéticien public CEZ. Cette affaire relance les tensions sur le marché européen du nucléaire, à l’heure où Prague cherche à renforcer sa production bas-carbone à l’horizon 2050.

Le 6 mai 2025, le tribunal régional de Brno a suspendu la signature du contrat entre le gouvernement tchèque et la société sud-coréenne Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP) pour la construction de deux réacteurs nucléaires à Dukovany. Cette décision fait suite à une plainte déposée par le groupe français EDF, qui conteste la transparence du processus d’appel d’offres.

En juillet 2024, KHNP a été sélectionnée pour construire deux réacteurs APR1000 dans le sud de la République tchèque. Le chantier devait débuter en 2029, avec une mise en service du premier réacteur prévue pour 2036. Ce projet s’inscrit dans la stratégie énergétique tchèque visant à augmenter la part du nucléaire dans le mix énergétique national de 40 % à 50 % d’ici 2050, en remplacement progressif du charbon.

Les objections d’EDF

EDF a initialement contesté la décision auprès de l’Autorité tchèque de la concurrence (UOHS), qui a rejeté sa plainte en octobre 2024. En réponse, EDF a saisi la justice pour obtenir une évaluation approfondie de la procédure d’appel d’offres, invoquant des préoccupations concernant l’équité et la transparence du processus.

Le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a déclaré sur X (anciennement Twitter) : « Nous prenons acte de la décision du tribunal » et a exprimé l’espoir d’une résolution rapide. Il a également affirmé sa conviction que le processus d’appel d’offres avait été mené correctement.

De son côté, le groupe énergétique tchèque CEZ, majoritairement contrôlé par l’État, a annoncé son intention de faire appel de l’ordonnance de référé. Le PDG de CEZ, Daniel Beneš, a souligné la confiance de l’entreprise dans la légalité et l’équité du processus, tout en exprimant l’espoir que la Cour administrative suprême lève rapidement l’injonction.

Les autorités sud-coréennes restent optimistes quant à l’issue du projet. Le ministre sud-coréen de l’Industrie, Ahn Dukgeun, en visite à Prague, a qualifié la décision judiciaire de « retard mineur » et a affirmé que les autres processus du projet se poursuivaient comme prévu, selon l’AFP. ■

Par la Sfen

Image : Centrale nucléaire de Dukovany en République tchèque – @Shutterstock