Des populations de faucons pèlerins adoptent les centrales nucléaires tchèques
Plus rapide qu’une formule 1 en piqué, le faucon pèlerin a la réputation d’être dans cet exercice le rapace le plus rapide du monde. Cet invité de marque niche depuis 2020 au sommet de centrales nucléaires en Tchéquie.
Depuis 2011, l’énergéticien tchèque ČEZ, producteur et distributeur d’électricité, mène une campagne de facilitation à la nidification de cette espèce en coopération avec des ornithologues de l’ONG Alka Wildlife. En effet, les faucons pèlerins s’installent souvent en bord de falaises ou, plus rarement sur de hauts bâtiments en milieu urbanisé. Tirant parti de la valeur sélective de leur puissante vue et de leur vitesse d’attaque en piqué, ils apprécient les endroits à découvert. Un site de production d’électricité avec tours aéroréfrigérantes, comme une centrale nucléaire dont les alentours sont dégagés, est un habitat de choix !
Le groupe estime ainsi que 130 couples d’individus ont vu le jour dans les perchoirs en aluminium pour faucons servant de nid et placés au sommet des tours de refroidissement des centrales. Le programme compte 10 sites au total, dont deux localisés sur les centrales nucléaires de Temelin et celle de Dukovany.
De nombreux petits
En 2022, c’est une explosion de vie : sur les 33 faucons nouveau-nés, trois ont éclos à Temelin et quatre à Dukovany. L’année 2023 est moins prolifique pour les faucons : on compte 16 nouveaux individus dont un à la centrale de Temelin. Comme le remarque l’ornithologue Václav Beran dans WNN : « Je suis quand même satisfait. Après tout, nous avons déjà connu des années maigres similaires par le passé [du programme]. Les faucons ont une longévité importante et sont naturellement équipés pour faire face à de tels échecs. »
En France, un cas similaire a été observé en 2022 sur le site de la centrale de Chinon. Un couple de faucons s’était installé dans un nichoir posé en 2019 dans l’ancien château d’eau de la centrale à 80 mètres d’altitude. En 2021, le mâle est rejoint par une femelle. Tous deux séjournent sans s’y accoupler. Puis en 2022, le couple donne naissance à deux fauconneaux. Événement rare qui a pu être observé via un système de surveillance. C’est la première fois dans le département qu’une éclosion est attestée. ■