David Wahl et « Le Sale Discours »
Dans le monde du théâtre, on dit des causeries qu’elles tentent de faire surgir une dimension du monde inattendue en tissant des liens entre domaines souvent séparés : théâtre et science, recherches savantes et récits populaires, savoirs et curiosités.
La quatrième causerie sur « Le Sale Discours » de David Wahl, écrivain et interprète, a pour but de nous interpeler à la fois sur les déchets nucléaires, issus de notre société moderne, et le miroir qu’ils nous renvoient.
David Wahl aime traiter de l’environnement. « Les scientifiques se sont intéressés à mes méthodes de travail, dont l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). L’agence m’a proposé de visiter le projet Cigéo à Bure, destiné à valider la faisabilité du stockage, en couches géologiques profondes, des déchets radioactifs de haute activité à vie longue ».
C’est la question de l’énergie nucléaire qui déclenche son envie de parler des déchets : « Qu’est-ce qui est propre, qu’est-ce qui est sale ? » Et le « sale » est-il vraiment sale, et inversement pour le « propre » ? De là naît « Le Sale Discours », causerie présentée fin 2017, toujours en tournée dans toute la France en 2019. Le Sale Discours raconte l’environnement façonné par nos ordures, nos excréments et nos déchets. C’est aussi un récit qui parle de l’instinct de survie de l’Homme, de ses rêves d’éternité, de la peur de la mort, en faisant côtoyer le cochon, les atomes, Marie Curie, la Voie Lactée, les fantômes…
L’auteur essaie de ne pas céder au fatalisme ou à la désespérance de notre civilisation en abordant les vrais problèmes – ceux que l’Homme refuse souvent de voir –, avec recul et humour. Selon lui, « la réflexion est à ce prix, pour une prise de conscience, ou tout du moins, la possibilité d’un dialogue ». Car gérer les déchets radioactifs et les rendre acceptables induit un public à l’écoute, conscient et responsable de ses choix. Loin de culpabiliser, David Wahl s’amuse et amuse tout en résumant la complexité du monde moderne et du comportement, de la conscience de l’Homme et de ses limites.
Ce décalage d’approche, faussement léger, ne serait-il pas la meilleure façon, élégante, d’accéder à une prise de conscience et de choix face aux générations futures ? Peut-être peut-on y retrouver une touche du « Rire et de l’oubli » de Milan Kundera.
Études de latin et d’histoire et formation au Conservatoire d’art dramatique
2004 « Le Chant du narcisse »
2008 « L’Évangile du monstre »
2008 Auteur avec Julie Bérès de « Sous les Visages », « Notre besoin de consolation » en 2010
et « Lendemain de fête » en 2013
2014 « Traité de la boule de cristal », « La Visite curieuse et secrète »
2015 « Histoire spirituelle de la danse »
2017 « Le Sale Discours »
Ne pas rater cette causerie : http://davidwahl.fr/agenda/