Cigéo : l’Andra présente le pont stockeur et les robots d’inspection des déchets MA-VL
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), accompagnée par Reel NFM Systems et Bouygues Construction Expertises Nucléaires, a présenté le démonstrateur de son pont stockeur des déchets MA-VL ainsi qu’un robot d’inspection. Cette présentation, qui s’est déroulée dans un ancien site industriel au Creusot, est le fruit de plusieurs mois de conception, de construction et d’essais.
Le futur site de stockage Cigéo (Centre industriel de stockage géologique) est prévu pour accueillir, entre autres, les déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL). Ceux-ci sont conditionnés dans des colis en béton cubiques de plus de 16 tonnes (ou cylindriques, plus légers, de 2,6 tonnes). Ils seront empilés les uns sur les autres en trois couches dans une vingtaine d’alvéoles de stockage. Un pont stockeur permettra de les déplacer et de les installer avec une très grande précision grâce à un système de laser. En cas de besoin, il sera aussi en mesure d’assurer leur retrait dans le cadre de la réversibilité du stockage.
Schéma du principe de stockage des déchets MA-VL ©Andra
Le pont stockeur des déchets MA-VL validé
L’Andra a mis au point un démonstrateur pour valider l’efficacité du pont stockeur dans des conditions similaires au futur site de stockage. Conçu par Reel NFM Systems, il prend la forme d’une grande structure métallique sur deux rails parallèles sur 5 mètres de large et 7 mètres de haut, pour une longueur de 40 mètres de long (au lieu des 500 mètres dans Cigéo). Dans l’installation finale, l’accès au pont stockeur sera interdit à l’homme du fait de la radioactivité des déchets. C’est la raison pour laquelle il a été conçu pour être totalement automatisé [1].
Pendant 10 mois, l’Andra a pu effectuer divers essais techniques, allant d’un fonctionnement normal à des mises en situation d’incidents. « Les résultats sont très positifs et permettent de valider l’efficacité du pont. En effet, les précisions de pose sont deux fois meilleures que les prévisions », assure Yves Lorillon, ingénieur procédés mécaniques à l’Andra. D’autres essais, aux retours très positifs, ont aussi été effectués avec des déformations de la voie de roulement du pont ou dans le cadre d’un rapatriement en cas de panne.
« Rideau », robot d’inspection dans une famille de 11 frères et sœurs
L’Andra développe aussi des robots d’inspection téléopérés pour la surveillance des alvéoles durant la phase de pose des colis et après leurs remplissages. Au nombre de 11, ceux-ci sont capables de se mouvoir dans des espaces restreints (entre les colis par exemple) et effectuer tout un tas de mesures : suivi visuel grâce à des caméras des surfaces béton, mesures de température et du niveau de radioactivité par exemple. Certains pourront même intervenir sur des défauts qui bloqueraient les voies de roulement du pont stockeur.
Parmi ces 11 robots d’inspection, l’Andra a pu présenter « Rideau », un outil d’inspection à chenille, créé par Bouygues Construction Expertises Nucléaires. Il est cabale de se déplacer très habilement pour inspecter l’environnement entre les colis de béton et peut aussi embarquer des systèmes de mesures.
Le développement de ces outils technologiques va se poursuivre dans les années à venir pour monter en maturité avec notamment l’intégration de l’intelligence artificielle. Trois brevets de robots ont déjà été déposés par l’Andra et trois autres sont en cours d’instruction. ■