Charte : les industriels du secteur renouvellent leur engagement

La charte qui lie EDF et les organisations professionnelles représentatives des entreprises prestataires du parc nucléaire (GIIN, COFREND, FIM, COPSAR, etc.) fait peau neuve. En renouvelant leur engagement la semaine dernière à WNE, les acteurs de la filière ont affirmé leur volonté de travailler ensemble et d’améliorer encore la sûreté et la performance du parc en exploitation.

Un travail d’équipe

Depuis 2004, EDF et les organisations professionnelles représentatives des entreprises prestataires du parc nucléaire ont adopté une charte commune. Cette longue collaboration a porté ses fruits, comme le montrent – entre autres – les bons résultats en matière de radioprotection : la dose individuelle est tombée de 3 mSv/an à 1 mSv[1]/an au cours des 10 dernières années.

Depuis le début de leur collaboration, les acteurs de la filière ont adopté une démarche de progrès continu sur le plan de la sûreté des installations et de la sécurité des professionnels. La semaine dernière à l’occasion du salon World Nuclear Exhibition, ils ont souhaité renouveler leur engagement et approfondir leur collaboration en adoptant une nouvelle charte.

« Nous devons encore progresser dans un contexte qui a considérablement évolué, explique Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire en exploitation d’EDF. L’intégration des dispositifs post-Fukushima, le programme Grand Carénage… tous ces chantiers mobilisent le tissu industriel à une nouvelle échelle ».

La nouvelle charte – dite « charte de progrès pour un nucléaire exemplaire et performant » – fixe trois priorités : garantir un niveau de sûreté exemplaire, produire chaque année 420 TWh d’électricité nucléaire et améliorer la sécurité pour tendre vers le zéro accident.

« Tous les métiers du nucléaire d’EDF sont présents pour signer cette charte », précise Philippe Frantz, président du syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention (CISMA). « La charte dresse le cadre de fonctionnement et donne des objectifs communs pour tous les industriels. Cette initiative traduit l’ambition d’associer tous les acteurs et de structurer la filière ». Pour le dirigeant de l’entreprise REEL qui connait bien aussi l’aéronautique et la métallurgie, la charte de la filière nucléaire est une référence pour les autres industries.

Vers une plus grande collaboration

« Cette charte réactualisée a pour ambition de fédérer tous les acteurs dans une relation partenariale » explique Phillippe Anglaret, président du Groupe Intersyndical de l’Industrie Nucléaire (GIIN). Elle affirme le principe d’équité entre toutes les équipes d’EDF et des entreprises prestataires, tant dans la qualité des formations liées aux spécificités du nucléaire, que dans les conditions de vie et de travail sur site.

La visibilité des besoins d’EDF et de leurs évolutions est très importante pour les entreprises prestataires qui doivent anticiper les recrutements, les formations et les investissements. Dans la charte, EDF s’engage à fournir régulièrement une prévision de la charge de travail sur une période de 10 ans ainsi que les principaux appels d’offre. Pour valoriser le savoir-faire des entreprises, les choix de l’électricien s’appuieront sur le principe du mieux-disant.  

Cette charte marque la volonté du secteur d’assouplir les relations entre les acteurs. « La charte devrait permettre d’aller vers du gagnant-gagnant » espère Philippe Anglaret. Pour l’ancien dirigeant d’Alstom, la France pourrait s’inspirer du modèle asiatique, notamment dans la gestion de projet : « En Asie, la négociation des contrats est dure. Mais dès que l’on arrive en phase d’exécution, tous les acteurs de la chaîne sont en mode collaboratif pour tenir les délais et mener le projet à son terme ».

Dans un contexte économique et financier tendu pour la filière, EDF souhaite gagner en performance. Cela passe notamment par une simplification de ses modes de fonctionnement avec ses prestataires. « La simplification est un défi qui nous occupe tous et c’est un des axes de cette charte sur lequel nous souhaitons progresser » souligne Philippe Sasseigne.

Génération 420 (TWh)

A travers son programme « Génération 420 », EDF affiche son ambition en matière de production d’électricité (420 TWh en 2017 et 2018, contre 414 l’an passé). Pour y parvenir, il faudra améliorer la disponibilité des réacteurs en améliorant la qualité des interventions. A travers cette charte, les industriels du secteur montrent leur objectif commun d’une sûreté toujours plus robuste pour l’ensemble des personnels intervenant dans les installations nucléaires. « Cette charte s’inscrit dans une démarche de progrès continu sur les plans de la sûreté et de la disponibilité » résume Philippe Anglaret.

Pour le directeur du parc nucléaire en exploitation d’EDF, l’objectif est de « continuer à investir dans les compétences d’intervention et mettre les salariés en situation de bien faire du premier coup. C’est notre responsabilité collective, EDF et prestataires ».  

Les 14 signataires de la charte de progrès pour un nucléaire exemplaire et performant :

• EDF
• CISMA : syndicat des équipements pour la Construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention
• COFREND : Confédération Française pour les Essais Non Destructifs
• COPSAR : Comité Professionnel des Prestataires de Services en Assainissement Radioactif
• FIM : Fédération des Industries Mécaniques
• FIM énergétique
• GEPI : Groupement des Entrepreneurs de Peinture Industrielle
• GIIN : Groupe Intersyndical de l’Industrie Nucléaire
• GIMELEC : Groupement des industries de l’équipement électrique
• Prism’emploi
• PROFLUID : Association française des pompes et agitateurs, des compresseurs et de la robinetterie
• SERCE : Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique
• SNCT : Syndicat National de la Chaudronnerie, Tuyauterie et Maintenance industrielle
• SNI